Lancée à la fin mars à l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM), l’étude ColCorona prend de l’ampleur. Ce projet de recherche qui teste l’efficacité de la colchicine pour lutter contre certains symptômes graves de la COVID-19, s’est étendue aux États-Unis et en Europe.
Utilisée comme traitement contre la goutte et la péricardite notamment, la colchicine est un anti-inflammatoire dont l’action a déjà été largement étudiée. À l’ICM, le Dr Jean-Claude Tardif s’intéresse à l’effet positif qu’elle pourrait avoir sur les patients atteints de la COVID-19.
L’étude ColCorona a donc pour but de déterminer si ce médicament pourrait empêcher ce qu’on appelle une «tempête inflammatoire majeure». Cette inflammation grave des poumons peut entraîner une détresse respiratoire et, dans certains cas, le décès du malade.
S’il est encore trop tôt pour déterminer une tendance, positive ou non de l’action de la colchicine sur les patients, Dr Tardif se réjouit d’obtenir du soutien au-delà des frontières québécoises.
Une collaboration internationale pour le recrutement
«Pour accélérer le recrutement de volontaires, on a quand même fait une expansion majeure. On est plus seulement au Québec, mais aussi en Ontario, en Colombie-Britannique et aux États-Unis. On recrute également dans plusieurs pays européens, notamment en Espagne», explique Dr Tardif.
Le but, est de recruter rapidement 6000 volontaires pour mener à bien l’étude qui devrait se terminer en juillet. Les volontaires doivent avoir être atteints de la COVID-19, être âgés d’au moins 40 ans et ne pas être hospitalisés. L’originalité de l’étude : tout se fait à distance. Les patients restent chez eux et le suivi des symptômes se fait par téléphone ou vidéoconférence.
ColCorona qui avait reçu l’appui du gouvernement québécois peut maintenant aussi compter sur le soutien du National Institutes of Health (NIH) américain.
«Le soutien et l’apport financier du NIH va nous aider sur tous les plans. Il nous aide pour le recrutement, mais aussi pour la logistique et la gestion», précise Dr Tardif.
Le directeur de l’étude se montre donc optimiste concernant le recrutement qui devrait prendre fin en juin.
«Malheureusement, les cas se sont multipliés au Québec. Et la région la plus touchée c’est Montréal, mais ça a permis le recrutement de nombreux volontaires montréalais», note-il.
Si les résultats sont concluants, des traitements pourraient être distribués rapidement pour prévenir le développement des inflammations pulmonaires graves chez les malades.
Pour participer à l’étude, contactez le 1-877-536-6837.