Deux organismes communautaires de Rosemont-La Petite-Patrie ont été primés lors du Gala du CRE-Montréal: La Transformerie et le CRACPP. Tous deux oeuvrent contre le gaspillage alimentaire.
Le Gala du Conseil régional en environnement de Montréal (CRE-Montréal) a récompensé cette année deux organismes rosepatriens.
Le Centre de ressources et d’action communautaire de La Petite-Patrie (CRACPP) et la Transformerie ont ainsi reçu respectivement un prix pour la réalisation Championne et de la réalisation Innovante dans la catégorie «OBNL, associations et coopératives».
«C’est une reconnaissance de notre travail et de celui des organismes communautaires en général. Ça nous donne de la visibilité et je crois que c’est important parce qu’on a mis en place une solution exportable qui pourrait faire des petits», se réjouit Nathalie Bouchard, directrice générale du CRACPP.
L’organisme, qui lutte contre l’insécurité alimentaire, a été primé pour son projet, la Récolte engagée, qui consiste à redistribuer les invendus du Marché Jean-Talon.
Depuis 2016, le CRACPP récolte ainsi jusqu’à une tonne de denrées alimentaires par semaine qu’il redistribue ensuite à ses membres ainsi qu’à d’autres organismes locaux qui en ont besoin.
«Très, très heureux» d’être lauréat, Guillaume Cantin, directeur de la Transformerie. Cette dernière lutte aussi contre le gaspillage alimentaire avec les Rescapés, un projet qui met en valeur les invendus des épiceries du quartier.
«Contrairement à ce qu’on peut croire, les invendus qui sont destinés à être jetés sont souvent encore de très bonne qualité. C’est ce constat qui m’a donné envie de créer les Rescapés», explique-t-il.
Chaque semaine, il récolte ainsi plus de 600 kg de denrées alimentaires dont 20 % sont transformés en tartinades aux fruits. Plus de 70 % des denrées sont ensuite distribuées à des organismes de dépannage alimentaire comme le CRACPP.
Aller plus loin
Dans les mois et les années à venir, le CRACPP et la Transformerie comptent bien poursuivre leur mission.
«Les questions environnementales nous tiennent à cœur, on sait qu’elles ont aussi un impact social. Dans le quartier, il y a un vrai désir de s’attaquer aux matières résiduelles et on va continuer à agir ensemble», affirme Mme Bouchard.
Au CRACPP, la Récolte engagée a déjà inspiré d’autres projets. L’organisme développe présentement un projet de cuisine collective et a expérimenté cet été une initiative de Marchés engagés. Ces marchés ambulants qui proposaient des fruits et légumes à prix libres avaient aussi une fonction éducative et de sensibilisation.
Pour sa part, M. Cantin prépare un projet pilote qui devrait lui permettre de travailler encore plus étroitement avec les commerçants locaux. Son but serait alors d’agir sur le problème en amont afin de réduire la quantité d’invendus produits.
«Je veux faire grandir la capacité de production et de distribution des Rescapés, mais c’est un projet qui a aussi ses limites, souligne-t-il. Je crois qu’on peut agir plus à la source, en collaborant avec les épiceries grâce à une approche positive et un accompagnement.»