Selon le titulaire de la chaire Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal, Frédérick Gagnon, la volte-face de Donald Trump, qui, sous la pression, a condamné lundi les violences racistes à la suite des événements de Charlottesville, démontre qu’il est pris entre sa base électorale et ses devoirs présidentiels.
Qu’est-ce qui explique ce changement?
Il n’a pas voulu se mouiller dans un premier temps, car il a une relation un peu ambivalente avec les groupes de l’extrême droite. Mais probablement qu’on lui a fait comprendre – à commencer par sa fille Ivanka ainsi que les membres de son parti et sûrement certains de ses conseillers – qu’à titre de président, il devait s’élever au-dessus de la mêlée en situation de crise nationale.
Est-ce trop peu trop tard?
Certains de ses détracteurs douteront assurément de sa sincérité, car ça vient tard et c’est très orchestré. Trump a lu sans grande passion un texte qui défilait devant lui.
Et pour sa base militante?
Certains diront qu’il a bien fait. Mais il y a des partisans de Trump qui seront déçus. Ils diront qu’il croule sous la pression. Ce qui fait sa force auprès de sa base, c’est qu’il persiste et signe et envoie paître ses adversaires. On sent bien dans ce dossier toute cette tension entre ses doigts d’honneur aux élites et la volonté de ses conseillers de le calmer.