L’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni ont conclu un projet d’accord sur leurs liens post-Brexit, sous la forme d’une «déclaration politique» devant encore être validée lors d’un sommet spécial dimanche, a annoncé jeudi le président du Conseil européen Donald Tusk.
Ce texte, qui sera joint au traité de retrait du Royaume-Uni, «établit les paramètres d’un partenariat ambitieux, large, approfondi et flexible» en matière de commerce, de politique étrangère, de défense et de sécurité, selon le texte de 26 pages vu par l’AFP.
Il s’agit d’un texte qui n’aura pas de valeur juridique mais une forte portée politique, pour fixer le cadre de nouvelles négociations qui ne démarreront qu’après le Brexit, programmé le 29 mars 2019.
«Je viens d’envoyer aux 27 pays membres de l’UE un projet de déclaration politique sur les relations futures entre l’UE et le Royaume-Uni», a écrit M. Tusk sur son compte Twitter. Ce texte a été «convenu au niveau des négociateurs et accepté en principe au niveau politique, sous réserve de l’approbation des dirigeants», qui devra être donnée dimanche lors d’un sommet spécial à Bruxelles.
Dans le document envoyé aux États membres, les négociateurs des deux parties ont également convenu que la période de transition post-Brexit pourra être prolongée jusqu’à deux ans après fin 2020, la date initialement prévue dans le traité de retrait.
Pendant la transition, le Royaume-Uni continuera d’appliquer les règles de l’UE et d’y contribuer financièrement. La livre britannique a bondi de plus de 1% jeudi face au dollar après l’annonce des progrès dans les négociations du Brexit.
Les négociations du Brexit sont «à un moment crucial», a déclaré jeudi la Première ministre britannique Theresa May devant les députés, avant un sommet dimanche à Bruxelles destiné à approuver l’accord de divorce et la déclaration sur la relation future.
La chancelière allemande Angela Merkel a prévenu jeudi qu’il restait «beaucoup de discussions» à mener pour parvenir à un grand accord final sur le Brexit, à quelques jours du sommet prévu à Bruxelles.
«Nous avons déjà fait des progrès, mais il y aura certainement encore beaucoup de discussions nécessaires, surtout aussi au Royaume-Uni», a-t-elle affirmé lors d’une discussion avec des entrepreneurs allemands.
Aucune des deux parties n’avait détaillé mercredi soir les points de blocage persistants. Mais plusieurs dossiers ont cristallisé les tensions ces derniers jours, comme le sort du territoire de Gibraltar ou encore l’accès aux eaux britanniques des pêcheurs européens après le Brexit.
L’accord qui avait déjà été conclu la semaine dernière par les équipes de négociation portait sur le projet de «traité de retrait» du Royaume-Uni, un texte de près de 600 pages, qui détricote les liens noués pendant plus de 40 ans d’adhésion du Royaume-Uni. Ce texte règle notamment la question de la facture que devra payer Londres à l’UE, sans la chiffrer, et prévoit une solution controversée pour éviter en dernier recours le retour d’une frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du Nord.
Mais ce traité, sous le feu des critiques au Royaume-Uni où Mme May est accusée d’avoir fait trop de concessions à l’UE, doit aussi être accompagné de cette «déclaration politique» traçant les contours de la relation future avec l’Union, notamment sur le plan commercial