La Corée du Nord a mis en garde samedi contre «les dangers grandissants de guerre» à l’occasion du premier anniversaire du sommet historique entre les dirigeants nord et sud-coréens que la Corée du Sud a marqué par une cérémonie boycottée par le régime de Pyongyang.
Dans un long communiqué diffusé par l’agence de presse officielle du régime communiste KCNA, le Comité pour la Réunification Pacifique du Pays, qui est chargé en Corée du Nord des relations avec le Sud, a appelé Séoul à «s’employer plus activement» à améliorer ces relations.
«[Il] est en train de se créer une grave situation qui pourrait conduire à un retour au passé et (au risque de) catastrophe imminente, en raison des dangers grandissants de guerre», a ajouté cet organisme, qui en impute la responsabilité aux pressions que les États-Unis exercent, selon lui, sur la Corée du Sud.
Dans ce contexte, Pyongyang n’a pas répondu à l’invitation que lui a adressée cette semaine Séoul à participer à la cérémonie organisée samedi dans le village frontalier de Panmunjom, dans la Zone démilitarisée coupant en deux la péninsule coréenne, pour commémorer le premier sommet entre le numéro un nord-coréen Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in qui s’y est déroulé exactement un an auparavant.
Quelque 500 personnes, dont des diplomates et des responsables du gouvernement sud-coréen, y ont écouté des musiciens sud-coréens, chinois, américains et japonais.
«C’est un nouveau chemin et nous devons l’emprunter tous ensemble, nous devons, parfois, attendre que ceux qui avancent plus lentement nous rattrapent», a de son côté dit dans un message vidéo le président sud-coréen, absent samedi à Panmunjom.
Après deux années de montée des tensions qui avaient placé la péninsule au bord de la guerre nucléaire, l’année 2018 avait été marquée par un remarquable rapprochement intercoréen.
Celui-ci avait été illustré par la rencontre le 27 avril entre MM. Moon – élu en 2017 en défendant l’idée d’un dialogue avec le Nord – et Kim qui avait ouvert la voie au premier sommet entre ce dernier et Donald Trump, en juin à Singapour.
Mais un an plus tard, aucun progrès n’a été fait sur la question centrale des arsenaux nucléaire et balistique de la Corée du Nord. Et le processus diplomatique semble totalement dans l’impasse depuis l’échec de la deuxième rencontre entre les dirigeants nord-coréen et américain en février à Hanoï.
Dans un récent discours devant l’Assemblée suprême du peuple à Pyongyang, M. Kim est monté au créneau contre la Corée du Sud, affirmant qu’elle ne devait pas «se poser en « facilitateur » et en « médiateur » interventionniste» entre les États-Unis et le Nord.