Au moins 13 Palestiniens ont été tués mercredi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, d’où des salves de roquettes ont sans cesse visé des villes d’Israël, une escalade qui ne montre aucun signe d’apaisement.
Ces morts portent à 23 le nombre de Palestiniens tués, dont trois enfants, depuis une opération israélienne qui a tué mardi à l’aube un commandant du groupe armé Jihad islamique à Gaza, élément déclencheur de cet accès de violences.
Pour le deuxième jour consécutif, les sirènes d’alerte ont retenti mercredi dans plusieurs villes israéliennes aux alentours de Gaza, dont Ashkelon, après de nouveaux tirs de roquettes qui ont précipité dans la foulée des bombardements israéliens sur l’enclave palestinienne, contrôlée par le groupe islmaiste Hamas.
L’armée israélienne a dit viser des positions du Jihad islamique, notamment un site où des combattants de cet autre groupe islamiste à Gaza s’apprêtaient, selon elle, a tiré un missile antichar sur Israël.
Ces frappes israéliennes ont fait 13 morts mercredi, dont des membres des forces al-Qods, la branche armée du Jihad islamique, selon ce groupe.
Mardi, l’armée et les services de sécurité intérieure (Shin Beth) avaient mené une opération ciblée contre le haut commandant du Jihad islamique, Baha Abou al-Ata, et sa femme, dans leur appartement du nord-est de la bande de Gaza.
Le Jihad islamique a lancé dans la foulée un barrage de roquettes sur Israël, sans faire de mort.
Depuis mardi, au moins 360 roquettes ont été tirées de Gaza vers Israël, selon le dernier bilan de l’armée israélienne, qui a dit avoir intercepté environ 90% de ces projectiles grâce à son système antimissile «Iron Dome».
Une roquette a endommagé une maison, une autre une usine, et une autre encore a frappé une autoroute, passant à quelques mètres de foudroyer des voitures en circulation.
«Cessez vos attaques, ou vous prendrez encore plus de coups», a prévenu mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
«Nous sommes déterminés à combattre et à défendre notre pays, et s’ils pensent que ces salves de roquettes vont nous affaiblir ou nous faire perdre notre détermination, ils se trompent», a-t-il ajouté à l’endroit du Jihad islamique.
«Nous allons donner aux ennemis une leçon dont ils se souviendront», a rétorqué le rassemblement des unités de la «résistance» à Gaza, dont le Jihad islamique est partie prenante.
Mardi, des écoles, collèges, universités et autres institutions publiques avaient été fermés jusqu’à Tel-Aviv, la métropole économique d’Israël, située à environ 70 kilomètres de Gaza. Mercredi, tous les établissements publics le sont restés dans un rayon de 40 km autour de l’enclave palestinienne.
Les écoles étaient aussi fermées depuis mardi à Gaza, petite enclave où la population, soumise à un blocus depuis plus d’une décennie, vit au rythme de ces nouveaux bombardements.
Âgé de 41 ans, père de cinq enfants, Baha Abou Al-Ata avait rejoint les rangs du Jihad islamique dans les années 1990 et était son commandant pour le nord de Gaza.
Selon le chef de l’armée israélienne, Aviv Kochavi, Abou al-Ata avait tenté «par tous les moyens» de saboter une trêve entre Israël et le Hamas, en orchestrant notamment des tirs de roquettes vers Israël.
Le Hamas et Israël se sont livré trois guerres dans l’enclave depuis 2008. Mais ce groupe, contrairement au Jihad islamique, avait approuvé une trêve négociée par l’entremise de l’ONU, de l’Égypte, pays frontalier de Gaza, et du Qatar, émirat du Golfe qui entretient à la fois des relations avec les groupes gazaouis et Israël.
Si l’armée israélienne tient le Hamas pour responsable de toutes les attaques depuis cette enclave, elle n’a officiellement visé pour l’instant que les positions du Jihad islamique, un élément clé qui n’a pas échappé à la presse locale.
«Pour la première fois dans l’ère récente, Israël a fait une distinction entre le Hamas et le Jihad islamique», a résumé mercredi l’influent commentateur politique Ben Caspit dans les pages du journal Maariv. «Israël dévie ainsi de son principe béton selon lequel le Hamas, en tant que pouvoir souverain à Gaza, doit payer le prix pour tout ce qui se passe à Gaza».
Pour tenter de freiner cette spirale de violence, l’émissaire de l’ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, est arrivé mercredi après-midi au Caire pour mener avec les Égyptiens – qui bénéficient d’une forte influence sur Gaza et de relations officielles avec Israël – une médiation en vue d’une «désescalade urgente”.