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Débat démocrate: attaque en règle contre Buttigieg et Sanders

Bernie Sanders a été attaqué de toute part vendredi.

Bernie Sanders

Rédaction - Agence France-Presse

Pete Buttigieg et Bernie Sanders, qui dominent les sondages à quatre jours de la primaire démocrate dans le New Hampshire ont subi une attaque en règle lors du débat organisé vendredi à Manchester, critiqués pour l’un sur son inexpérience et pour l’autre sur son programme de gauche.

Pete Buttigieg, 38 ans et ex-maire de South Bend, dans l’Indiana, et le sénateur du Vermont Bernie Sanders, 78 ans, ont le vent en poupe après avoir revendiqué chacun la victoire dans la primaire démocrate de l’Iowa, lundi.

Dès l’entame du débat, Pete Buttigieg a appelé les électeurs à «laisser la politique du passé dans le passé».

Face aux «nouveaux défis» de l’Amérique, il a raillé les hommes politiques «façonnés par les décisions prises dans les grands bâtiments blancs» de la capitale américaine.

Il visait Bernie Sanders comme Joe Biden, 77 ans et sénateur pendant 36 ans avant d’être vice-président de Barack Obama.

«Un mec super»

«La politique du passé n’était pas si mal», a répliqué M. Biden, qui devait se relancer dans la course après avoir été relégué à la quatrième place dans l’Iowa.

Il a notamment rappelé que l’administration Obama avait légalisé le mariage homosexuel, alors que Pete Buttigieg est marié depuis 2018 à un homme.

M. Biden a critiqué le manque d’expérience nationale du jeune candidat. «C’est un homme super, le maire d’une petite ville qui a fait de bonnes choses mais qui n’a pas prouvé sa capacité» à rassembler une majorité pour gouverner les États-Unis, a-t-il dit.

«Nous avons un nouveau venu à la Maison-Blanche et regardez où ça nous a mené», a renchéri Amy Klobuchar. «L’expérience est une bonne chose», a ajouté la sénatrice modérée, cinquième dans l’Iowa.

Bernie Sanders, «socialiste» autoproclamé au programme très à gauche, a lui attaqué le candidat modéré sur ses riches donateurs, les «40 milliardaires de l’industrie pharmaceutique et de Wall Street» qui selon lui financent sa campagne.

Elizabeth Warren s’en est également pris, sans mentionner Pete Buttigieg, aux candidats qui «veulent être bien vus des milliardaires pour faire financer leur campagne».

Malgré un scrutin chaotique qui a forcé le parti démocrate à ordonner une vérification des bulletins, l’Iowa a créé une nouvelle dynamique pour Pete Buttigieg et Bernie Sanders qui se retrouvent au coude-à-coude dans le New Hampshire, selon un sondage du Boston Globe.

La cote de Pete Buttigieg n’a cessé de grimper ces derniers jours et, avec 23% des intentions de vote, il talonne désormais son adversaire (24%). Elizabeth Warren est distancée avec 13%, comme Joe Biden (11%).

«J’ai pris un coup dans l’Iowa et j’en prendrai probablement un autre ici», a admis l’ancien vice-président démocrate, qui a réorganisé sa campagne pour rebondir lors des primaires au Nevada (22 février) et en Caroline du Sud (29 février).

«Tous derrière»

L’unité du parti pour priver le milliardaire républicain d’un second mandat a été l’un des rares moment de consensus entre les candidats. «Peu importe qui gagne cette fichue [course à l’investiture], on sera tous derrière pour battre» Donald Trump, a affirmé Bernie Sanders.

Celui-ci avait remporté la primaire du New Hampshire en 2016, avant d’être finalement battu par Hillary Clinton.

Mais pour Joe Biden, le programme très libéral de Bernie Sanders, comme l’assurance santé universelle au financement encore flou, pourrait selon lui effrayer les démocrates conservateurs ou les républicains modérés.

Amy Klobuchar a aussi mis en garde contre les programmes très progressistes.

«Ne surpassons pas le diviseur en chef», a-t-elle lancé, car le «pire cauchemar de Donald Trump est un candidat qui amènera les électeurs du centre».

M. Sanders s’est défendu en assurant qu’il pouvait travailler avec les élus républicains «sur des questions pour lesquelles nous avons une base commune».

L’homme d’affaires Andrew Yang et le milliardaire Tom Steyer, étaient aussi qualifiés pour ce huitième débat auquel ne participait pas Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York qui entend incarner comme M. Biden l’aile modérée du parti.

Milliardaire au budget quasiment illimité, il a dépensé plusieurs centaines de millions de dollars en publicité pour son entrée en lice lors du «Super Mardi», quand 14 États voteront le 3 mars.

«Je ne pense pas que quiconque devrait pouvoir acheter son entrée dans l’investiture ou être président des États-Unis», a dénoncé Elizabeth Warren.

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