Israël a tancé mercredi la diffusion par l’ONU d’une liste de 112 sociétés ayant des activités dans ses colonies, considérées illégales par le droit international, une initiative saluée par les Palestiniens.
Le bureau de la Haut-Commissaire aux droits de l’Homme des Nations unies, Michelle Bachelet, a publié une liste de 112 sociétés ayant des activités dans les colonies israéliennes établies dans les Territoires palestiniens occupés, incluant les géants Airbnb, Expedia et TripAdvisor.
Contexte du plan de paix de Trump
La diffusion de cette liste intervient dans un contexte marqué par l’annonce du projet du président américain Donald Trump pour mettre un terme au long conflit israélo-palestinien, un plan qualifié d’«historique» par les Israéliens et vigoureusement rejeté par les Palestiniens.
Cette liste de l’ONU est «une reddition honteuse aux pressions de pays et d’organisations qui veulent causer du tort à Israël», a aussitôt réagi le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz dans un communiqué.
Il s’est toutefois félicité du fait qu’une «majorité des pays ait refusé de se joindre à cette campagne de pression politique».
Le conseil de Yesha, la plus importante organisation de colons, a pour sa part dénoncé la publication de cette liste: l’ONU a «une fois encore prouvé qu’elle était un organisme (…) non neutre qui agit contre l’État d’Israël».
Environ 450 000 colons juifs sont implantés dans des colonies en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis plus d’un demi-siècle et où vivent quelque 2,7 millions de Palestiniens, selon des dernières données des autorités israéliennes.
En incluant Jérusalem-Est, secteur de la Ville sainte également conquis par Israël en 1967 puis annexé, plus de 600 000 colons sont établis dans les Territoires palestiniens occupés.
La colonisation par Israël n’est pas récente
La colonisation par Israël de la Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, mais elle s’est accélérée ces dernières années sous l’impulsion du premier ministre Benjamin Netanyahu et de son allié à Washington, le président Donald Trump.
La Maison-Blanche a d’ailleurs changé sa politique sur les colonies en Cisjordanie en novembre, affirmant qu’elles ne contrevenaient plus, selon elle, au droit international, une décision qui avait été saluée par les autorités israéliennes mais vivement critiquée par les Palestiniens.
Ces derniers se sont félicités de la publication, mercredi à Genève, de la liste onusienne.
«Publier cette liste (…) est une victoire pour le droit international et nos efforts diplomatiques afin d’assécher les puits du système colonial incarné par les colonies illégales dans les Territoires palestiniens occupés», a ainsi déclaré Riyad al-Maliki, le chef de la diplomatie palestinienne.
Le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Saëb Erakat a également salué un «premier pas crucial pour restaurer l’espoir dans (…) le droit international».
«Cette annonce (…) consolide la crédibilité du Conseil des droits de l’Homme et des organisations internationales face à l’attaque violente et la pression intense de l’administration Trump sur ces institutions», a-t-il ajouté.