Les échanges ont été suspendus 15 minutes à Wall Street lundi après l’effondrement de 7% de l’indice élargi S&P 500 en pleine panique autour du krach pétrolier et des conséquences économiques du coronavirus.
Au moment de l’interruption, le Dow Jones Industrial Average s’était déjà écroulé de 7,29% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, avait dégringolé de 6,86%.
La perte de 7% du S&P 500 a automatiquement déclenché un mécanisme d’interruption temporaire des échanges, permettant au marché et aux investisseurs de reprendre leurs esprits. Si l’indice abandonnait 13%, un deuxième arrêt d’un quart d’heure aurait lieu.
Au redémarrage des échanges à Wall Street, à 13h49 GMT, le Dow Jones perdait 7,29% à 23.979,79 points, le Nasdaq 7,10% à 7.966,94 points et le S&P 500 5,55% à 2.807,43 points.
Déjà lourdement affectée par les craintes liées au coronavirus, la place new-yorkaise était assommée lundi dès l’ouverture par l’effondrement des cours pétroliers, qui tombaient de plus de 20%.
En cause, la décision de l’Arabie saoudite d’adopter une politique de la terre brûlée en baissant drastiquement le prix de son or noir, après l’échec de négociations en fin de semaine dernière avec la Russie.
«La chute des prix pétroliers est mauvaise pour les pays producteurs de pétrole et les actions du secteur de l’énergie», note Art Hogan de National. Avec plus de 13 millions de barils extraits quotidiennement, les États-Unis sont le premier producteur mondial devant la Russie et l’Arabie saoudite.
«Mais ce qui est encore plus inquiétant, c’est qu’elle offre une perspective sombre sur le sentiment des investisseurs au sujet de la croissance économique mondiale», ajoute M. Hogan.
Sur le front du coronavirus, le bilan sanitaire a continué de s’alourdir pendant le week-end, les États-Unis comptant désormais 21 décès et plus de 500 cas de contamination.
Pour répondre à la panique qui s’empare des marchés, la Réserve fédérale a annoncé lundi qu’elle allait augmenter les montants qu’elle injecte chaque jour dans le marché monétaire, pour les porter à au moins 150 milliards de dollars US quotidiens.
De son côté, l’économiste en chef du FMI a appelé à «une réponse internationale coordonnée» pour atténuer l’impact économique de l’épidémie du coronavirus
Autre signe de l’extrême frilosité des investisseurs, les taux à 10 ans sur les bons du Trésor américain s’écroulaient. Ils s’établissaient à 0,4502% après avoir atteint un plus bas historique à 0,3137% dans la nuit de dimanche à lundi.