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Israël: 2000 manifestants contre «un gouvernement de la corruption»

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Rédaction - Agence France-Presse

Des milliers d’Israéliens ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv, en respectant les mesures de distanciation sociale, contre l’accord conclu entre le premier ministre Benjamin Netanyahou et son ex-rival Benny Gantz et la formation d’un gouvernement qui menace, selon eux, la démocratie.

Environ 2000 manifestants –selon les chiffres de médias israéliens– ont répondu à l’appel sur les réseaux sociaux du mouvement dit des «drapeaux noirs» pour protester contre ce qu’ils jugent être «un gouvernement de la corruption».

Ils se sont rassemblés sur la place Yitzhak Rabin pour «sauver la démocratie», qu’ils considèrent menacée par les manœuvres présumées de M. Netanyahou, inculpé pour corruption dans une série d’affaires, pour échapper à la justice et se maintenir au pouvoir.

Munis de masques de protection et vêtus majoritairement de noir, les protestataires se tenaient à deux mètres les uns des autres, respectant les mesures en vigueur pour lutter contre la pandémie de COVID-19 qui a officiellement contaminé en Israël plus de 15 000 personnes, dont 199 sont décédées.

«Le peuple contre le gouvernement», pouvait-on lire sur des pancartes de manifestants agitant des drapeaux israéliens.

Ils ont également affirmé leur rejet de l’alliance entre Benny Gantz, à la tête du parti centriste Bleu-Blanc, et le chef du parti de droite Likoud, Benjamin Netanyahou qui, après seize mois d’une crise politique sans précédent dans l’histoire d’Israël, se sont entendus lundi pour former un gouvernement d’union.

Selon l’accord, le gouvernement d’urgence oeuvrera à faire face au nouveau coronavirus et ses conséquences, notamment la forte augmentation du chômage.

L’accord prévoit que Benjamin Netanyahou, dont le procès pour corruption a été reporté à cause de la crise, sera premier ministre pendant les 18 premiers mois, après quoi il sera remplacé par Benny Gantz. Il prévoit aussi un gouvernement de 36 ministres, soit le cabinet le plus nombreux de l’histoire d’Israël.

À l’issue des élections du 2 mars, les troisièmes en moins d’un an, le président Reuven Rivlin a chargé Benny Gantz de former le gouvernement. Mais fin mars, n’étant pas parvenu à rallier une majorité de soutiens, Benny Gantz décide à la surprise générale de se rallier à son grand rival pour établir un «gouvernement d’urgence».

Il avait pourtant juré auparavant de ne pas partager le pouvoir avec lui, tant qu’il n’avait pas réglé ses démêlés avec la justice.

Des partisans de l’opposition ont alors reproché à M. Gantz, ancien chef d’état-major de l’armée, d’avoir rendu les armes.

Le 19 avril, des milliers d’Israéliens avaient manifesté à Tel-Aviv pour marquer leur opposition à la signature d’un accord avec M. Netanyahou.

«Était-ce une bonne décision ou pas, seule l’histoire le jugera», s’est défendu vendredi Benny Gantz sur Facebook, ajoutant qu’il s’agissait selon lui d’un «acte responsable et juste», «malgré le prix» à payer.

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