Le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca a annoncé jeudi avoir obtenu «une contribution d’un milliard de dollars» des pouvoirs publics américains pour le développement d’un vaccin contre le coronavirus.
«Obtenir un vaccin pour les Américains aussi vite que possible est l’une des facettes de la stratégie du président Trump pour rouvrir le pays de façon sûre et retrouver une vie normale», a commenté le ministre américain de la Santé, Alex Azar.
«L’administration Trump fait de multiples investissements majeurs pour le développement et la fabrication de vaccins prometteurs bien avant qu’ils ne soient approuvés afin qu’un vaccin efficace puisse parvenir aux Américains sans perdre un jour», a-t-il ajouté dans un communiqué.
Le ministère américain de la Santé a précisé qu’il verserait jusqu’à 1,2 milliard de dollars à travers ce partenariat public-privé, afin de développer «au moins 300 millions de doses», avec les premières livraisons «dès octobre 2020».
Ces fonds seront versés par l’Autorité américaine pour la recherche et le développement avancés dans le domaine biomédical (Barda) «pour mettre au point, produire et livrer un vaccin à partir de cet automne», a expliqué le géant pharmaceutique AstraZeneca. «Ce programme comprend un essai clinique de phase 3 avec 30 000 participants et un essai pédiatrique».
Le groupe pharmaceutique, qui collabore avec l’université d’Oxford pour la mise au point d’un vaccin, a affirmé qu’il sera en mesure, si son efficacité est prouvée, de produire «un milliard de doses et de commencer les livraisons en septembre 2020».
AstraZeneca a souligné, dans un communiqué, «collaborer avec plusieurs pays et organisations multilatérales pour rendre le vaccin d’Oxford largement disponible à travers le monde d’une façon équitable» et précise avoir obtenu des «accords pour au moins 400 millions de doses».
Dans la course mondiale au vaccin, le gouvernement britannique avait annoncé dimanche débloquer 84 millions de livres supplémentaires pour soutenir la recherche d’un vaccin contre l’épidémie.
Le gouvernement conservateur avait déjà investi 47 millions de livres dans les recherches effectuées par l’Imperial College de Londres et l’institut Jenner de l’université d’Oxford, membres de la «task force» qu’il avait lancé mi-avril pour lutter contre le virus. Il s’est engagé à investir «un quart de milliard de livres» dans le développement d’un vaccin.
Le laboratoire français Sanofi collabore aussi depuis mi-février avec la Barda, qui dépend du ministère américain de la Santé et qui a apporté 30 millions de dollars.
Il avait provoqué l’indignation en Europe il y a quelques jours en annonçant qu’il distribuerait un éventuel vaccin en priorité aux États-Unis, au regard de leur investissement.
AstraZeneca travaille avec l’université d’Oxford sur un vaccin potentiel connu sous le nom de «ChAdOx1 nCoV-19», développé par l’institut Jenner et l’«Oxford Vaccine Group» de l’université éponyme. Ce projet a été rebaptisé AZD1222, précise le communiqué.
Le projet de vaccin, en première phase d’essais cliniques, est basé sur un adénovirus modifié.
AstraZeneca travaille aussi sur l’identification de médicaments susceptibles d’être utilisés comme traitement ou en prévention de la maladie Covid-19.