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Environnement

Le péril qui menace l’atmosphère chinois

Jordan Pouille - Metro World News

Beijing. Le smog qui couvre la capitale chinoise est un véritable cauchemar. Mais grâce à une armée d’éco-guerriers, les gens commencent à prendre conscience du problème, que le gouvernement peine à voiler. Métro fait le point sur la situation de la ville brumeuse.

La première chose que fait He Xiaoxia quand elle arrive au travail, c’est de vérifier la qualité de l’air dans le bureau. «Aujourd’hui, ça va. Seulement cinq fois pire que la normale», dit celle qui gère Beagle vert, une ONG environnementale basée à Beijing. Sa petite machine jaune et noire surveille les concentrations de PM2,5.

Les PM2,5 sont des particules très fines et ultrafines mesurant moins de 2,5 micromètres de diamètre. Les voitures, la construction et la combustion du charbon produisent ces particules néfastes pour la santé.

«Nous avons commencé à publier les chiffres sur l’internet le 18 janvier dernier. Nous avons eu plus de 10 000 abonnés en une nuit», poursuit-elle.

Depuis les deux dernières années, plusieurs avocats, journalistes et militants pour l’environnement ont analysé la qualité de l’air depuis les toits de la capitale. Mais sous un système de censure rigide, toutes les informations mises en ligne par ces guerriers du smog ont été bloquées.

Il semble que seules les autorités chinoises aient la permission de mesurer la qualité de l’air. Même l’ambassade américaine en Chine a eu une prise de bec diplomatique avec les autorités après avoir publié sur l’internet des données sur la qualité de l’air. Mais de nos jours, le ciel est si gris que ce n’est plus un secret pour personne.

Le mois dernier, la pollution atmosphérique a atteint son niveau le plus élevé des deux dernières décennies. Les autorités municipales se sont empressées de publier leurs propres chiffres, calculés chaque heure et à partir de 33 endroits dans la ville.

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«Mais nous surveillons toujours le gouvernement pour lui montrer que nous n’abandonnerons jamais», dit He Xiaoxia. Les habitants de Beijing aiment se tenir au courant de la température. À chaque prévision météo, le lecteur de nouvelles annonce les températures, immédiatement suivies des taux de PM2,5.

Mais malgré la sensibilisation croissante du public, il est encore difficile de recevoir de l’aide médicale pendant les jours brumeux. À l’hôpital près du stade Nid d’Oiseau, on ne trouve aucune information et aucun masque destinés aux patients.

Malgré tout, certains aînés de Beijing sont conciliants. Pour M. et Mme Wang, blâmer la ville revient à blâmer le parti au pouvoir : «La pollution atmosphérique est un gros problème, mais notre gouvernement s’y attaque sérieusement, donc ça s’améliorera. Des forêts ont été plantées à l’extérieur de la ville et on nous demande de ne pas utiliser nos voitures ou de rester à l’intérieur quand le smog est intense.»

Et les responsables du parti utilisent-ils le métro pour se déplacer? «Oh, vous parlez de politique; je ne veux pas commenter là-dessus.»

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Questions & réponses

Est-ce que les PM2,5 sont vraiment néfastes?
Elles provoquent asthme, maladies pulmonaires, difficultés à respirer et même des morts prématurées. À Beijing, la pollution de l’air est deux fois plus meurtrière que les accidents de voiture.

D’où viennent les PM2,5?
Des pots d’échappement et des fours au charbon du système de chauffage de Beijing! En dehors de la ville, la pollution vient des cheminées d’usine des zones industrielles.

Que pouvons-nous faire pour améliorer la situation?
La Ville de Beijing devrait substituer le gaz au charbon pour chauffer les radiateurs des résidants. Les gens devraient aussi éviter les masques médicaux : ces machins ne protègent absolument pas de la pollution atmosphérique! Si vous en avez les moyens, vous devriez vous procurez un purificateur d’air à la maison.

Gare à vous, milliardaires
En février, le magnat de l’internet Jack Ma Yun a lancé un avertissement sévère à ses riches homologues : «La classe privilégiée a de l’eau potable, mais elle ne peut s’acheter de l’air pur. Nous travaillons tellement fort pour faire fortune; je crains qu’à la fin, tout l’argent que nous aurons gagné sera dépensé en frais médicaux. Peu importe combien d’argent vous faites, si vous ne pouvez pas profiter d’une journée ensoleillée, c’est une tragédie.»

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