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Une rencontre historique entre le pape François et le patriarche russe à Cuba

Pope Francis arrives to meet Zambia's President Edgar Lungu during a private audience at the Vatican, Friday, Feb. 5, 2016. (Alberto Pizzoli/Pool Photo via AP)

Associated Press - Associated Press

Le pape François et le chef de l’Église orthodoxe russe se rencontreront à Cuba la semaine prochaine, ont annoncé vendredi les deux Églises.

Il s’agira de la première rencontre de l’histoire entre les chefs des Églises catholique et orthodoxe russe. L’Église russe est la plus importante du monde orthodoxe.

Le pape François doit visiter le Mexique du 12 au 18 février. Il s’arrêtera à Cuba en chemin et rencontrera Cyrille 1er à l’aéroport de La Havane, où les deux hommes discuteront pendant deux heures avant de signer une déclaration commune.

“C’est un événement d’une importance extraordinaire sur le chemin des relations oécuméniques et du dialogue entre les confessions chrétiennes”, a dit le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.

Les deux Églises se sont séparées lors du Grand Schisme d’Orient, en 1054. Elles s’opposent sur une multitude de questions, notamment la primauté pontificale. L’Église orthodoxe reproche également à l’Église catholique de courtiser ses fidèles en Russie.

Ces différends avaient empêché les papes précédents de rencontrer le patriarche russe, mais le Vatican explique qu’il ne fait que s’occuper de l’infime minorité catholique en terres orthodoxes.

La persécution des chrétiens — catholiques et orthodoxes — au Moyen-Orient et en Afrique, toutefois, a entraîné un rapprochement entre les deux Églises. Le Vatican et l’Église orthodoxe ont tous deux vertement dénoncé les attaques contre les chrétiens et la destruction de monuments chrétiens, surtout en Syrie.

En novembre 2014, le pape François avait révélé avoir déclaré à Cyrille 1er qu’il était prêt à le rencontrer n’importe quand, n’importe où. Cyrille 1er sera à Cuba pour une visite officielle, sa première en Amérique latine en tant que patriarche.

La rencontre, qui a été annoncée en même temps au Vatican et à Moscou, marque un progrès important dans les efforts de longue date du Vatican pour combler les failles au sein de la chrétienté.

Le communiqué publié par les deux Églises explique que la rencontre “marque une étape importante dans les relations entre les deux Églises. Le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou espèrent que tous les gens de bonne volonté y verront un signe d’espoir. Ils invitent tous les chrétiens à prier ardemment pour que Dieu bénisse cette rencontre, pour qu’elle puisse porter de bons fruits”.

Un porte-parole de l’Église orthodoxe a toutefois prévenu les journalistes, vendredi, que des différends importants persistaient, surtout en ce qui concerne les Églises orthodoxes dans l’ouest de l’Ukraine. L’Église russe est irritée par l’influence du Vatican dans un territoire qu’elle considère traditionnellement comme étant le sien.

L’Église grecque-catholique ukrainienne, la deuxième en importance au pays, observe les rites de l’Église orientale mais obéit au Saint-Siège.

“La situation au Moyen-Orient, dans le nord et le centre de l’Afrique, et dans d’autres régions où les extrémistes se rendent coupables d’un génocide contre les chrétiens nécessite une action immédiate et une coopération encore plus étroite des Églises chrétiennes, a dit le chef de la diplomatie orthodoxe, Metropolitan Illarion. Face à cette situation tragique, nous devons mettre de côté nos différends internes et mettre en commun nos efforts pour sauver la chrétienté dans les régions où elle est victime de la répression la plus sévère.”

Le Vatican entretient depuis longtemps des relations avec l’actuel primat de l’Église orthodoxe de Constantinople, Bartholomée Ier, dans l’espoir de tisser des liens avec les fidèles orthodoxes. Bartholomée 1er est considéré “premier parmi ses égaux” au sein de l’Église orthodoxe.

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