Qui a dit que les Américains ne savaient pas y faire en petites voitures? Après la Sonic, lancée l’été dernier, voilà que Chevrolet remet ça, cette fois avec la Spark.
Et il s’agit de la voiture la plus «micro» jamais offerte par la marque sur notre continent.
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Avec les sportives, on compare la grosseur… des moteurs. Avec les petites, on compare… les grosseurs tout court. Et dans ce segment de marché, on est toujours surpris de voir à quel point le petit espace intérieur peut être maximisé. Demandez à l’humoriste Martin Petit, qui roule (encore?) en Smart…
Il y a à peine une décennie, les petites voitures se résumaient à… la Toyota Echo (devenue la Yaris) et la Hyundai Accent. Aujourd’hui, c’est tout le contraire : on a droit à un tsunami de micro et de minivoitures – et laissez-nous vous dire qu’on n’a plus les «écono-box» que l’on avait. Pensez Smart fortwo, Scion iQ, Fiat500, à la limite Ford Fiesta, Mazda2…
La Chevrolet Spark, dans tout ça? Elle se fait plus longue que sa concurrence directe, ce qui l’avantage en cargo avec un très approprié 323 litres sous son hayon (c’est tellement plus que les 38 litres de la Scion iQ…). On avance 884 litres une fois la banquette rabattue à plat, mais le hic, c’est que cette banquette ne se rabat pas du tout à plat.
Autre avantage : l’habitabilité pour les passagers. Il y a presque autant de place pour les jambes à l’arrière que dans la (un peu) plus grande soeur Sonic. Et parce qu’elle se fait vraiment haute de plafond – plus que la majorité des voitures, toutes dimensions confondues – eh bien, la Spark offre un excellent dégagement aux têtes, surtout à l’avant.
La petite n’est cependant pas très large, sauf qu’elle a la bonne idée de n’offrir que quatre places – il aurait été fou de penser à insérer un 5e passager à la banquette.
Une devinette…
Jetez un oeil sur nos photos de Chevrolet Spark dans cette page, puis… fermez les yeux. Mémorisez bien ce style, qui n’est peut-être pas aussi punché que pour les Fiat500, Scion iQ ou Smart fortwo, mais qui fait quand même dans le jeune et sympathique – et beaucoup moins «frigidaire» que l’ex-Aveo.
Maintenant, sans re-consulter nos photos, dites-nous : combien de portières? Vous répondrez sans doute deux, parce que vous n’aurez pas remarqué les poignées, intégrées aux montants arrière. Mais la bonne réponse, c’est quatre. Quatre portières, ce qui est fort pratique pour rejoindre les places arrière.
Places arrière qui, soulignons-le, n’existent pas dans la Smart, ou qui se résument à une seule, mais très réduite, dans la iQ.
La 2e plus petite puissance
Donc, avantage côté espace intérieur pour la Spark. Côté moteur? Bof. C’est un quatre cylindres de 1,25 litre (les ingénieurs de GM tiennent mordicus à cette décimale…) qui produit 84 chevaux. Après la Smart, c’est la plus petite puissance du marché canadien – c’est même moins que les 94 chevaux de la Scion.
Mais allez savoir pourquoi, cette puissance semble se rapprocher, sous le pied droit, de la centaine de chevaux des Mazda2 et Toyota Yaris, tant avec la boîte automatique qu’avec la manuelle.
Certes, il faut être stratégique dans ses dépassements sur l’autoroute et il ne faut surtout pas s’attendre à un 0-100km/h sous les 12 secondes. Reste que la motorisation est suffisante pour faire traîner cette masse d’une petite tonne métrique. Et même lorsqu’on la pousse dans ses retranchements, elle reste docile – lire : on n’a pas l’impression qu’elle veut jaillir de sous le capot.
Un mot sur les transmissions, pour dire… qu’il n’y a là rien de très innovant. La boîte manuelle cinq vitesses arbore un long levier, qui se passe de manière très relâchée et qui, drôlement positionné entre les deux sièges, exige une contorsion pour les 2e et 4e rapports.
C’est pourquoi nous avons préféré la boîte automatique. Et ce, même si elle n’a que quatre rapports (mise à part la Yaris, à peu près tout le monde en offre au moins un de plus, voire deux), qu’elle n’offre aucun mode manuel et que le second rapport est définitivement trop long – ce qui se reflète dans une consommation de presque un litre de plus en ville, versus la manuelle.
Une chose est sûre : on n’a pas à se commettre d’une CVT – la seule transmission offerte dans la Scion iQ. Fiou…
Dessous…
Dessous, on retrouve une nouvelle et très compétente plateforme d’assemblage (on dit bye-bye à l’ancienne architecture de Daewoo… piquée à Suzuki), ce qui assure un châssis solide et bien campé, malgré les petites dimensions. Ceci dit, notez que la fabrication est toujours confiée aux Sud-Coréens.
C’est une poutre de torsion qui fait office de suspension arrière. Cette architecture, moins coûteuse et moins confo qu’une suspension indépendante, est dans la norme des petites voitures qui veulent s’offrir à bas prix. Et ici, c’est bien domestiqué – mieux que pour la Fiat500 et, surtout, mieux que pour la Scion iQ.
La direction est certes surassistée – pour ne pas dire hyper-assistée, mais comme on ne manoeuvre pas une voiture de si petite puissance à fond la caisse dans les virages ou sur l’autoroute, on n’en retient que les bénéfices : une agilité très appréciée en ville et dans les stationnements, avec un court rayon de braquage sous les 10 mètres.
Ce que nous aimons par-dessus tout, chez la Chevrolet Spark, c’est cette position de conduite plus élevée que de coutume. Jumelez cela à un environnement très vitré qui offre une excellente vision tout autour et vous aurez l’impression de conduire un petit camion de livraison européen. Ou un aquarium.
… comme dedans
Dedans, c’est nickel. Même qu’avec ces possibles appliqués de plastique coloré, ce faux-chrome, cette instrumentation s’inspirant des motocyclettes et cet écran MyLink de sept pouces (en option), c’est encore plus «dans le vent» que pour la Sonic.
Aussi, l’assemblage est de bonne facture. Le volant n’est pas télescopique, mais entre vous et moi, même s’il l’était, il ne pourrait aller bien loin… On ne reproche qu’un bruit de vent à plus de 80km/h – un bruit cependant modéré et peu dérangeant.
Combien, pour tout ça? Ça débute dans les prix, à 13 495 $, vitres électriques comprises. Notez qu’aux États-Unis, le prix de base, à 12 245 $, comprend… la climatisation, ce qui n’est pas le cas de ce côté-ci de la frontière.
Notez aussi que c’est 1000 $ de moins que l’étiquette de départ de la Chevrolet Sonic. Vous voyez les chevauchements venir… Notez enfin que pour passer de la version de base de la Spark à quelque chose d’un peu plus équipé, la marche est haute : on fait un saut de plus de 3000 $ (à 16 695 $) pour obtenir le régulateur de vitesse, le système anti-vol, les commandes audio au volant et le Bluetooth (entre autres).
Plus que ça, on peut s’offrir les sièges chauffants et le similicuir (un vinyle bien peu convaincant), mais qui voudra aller dans les hautes sphères des presque 20 000 $ pour une micro, aussi macro soit-elle? Gageons que vous, tout comme nous, regarderiez autre chose…
***
POUR
- Une grande petite
- Intérieur maximisé et bien ficelé
- Deux portières (arrière) trompe-l’oeil
- Position de conduite surélevée
- Très agile en ville
CONTRE
- Transmissions peu innovantes
- Deyxième plus petite puissance du marché
- Direction hyper-assistée
- Plus chère et moins équipée qu’aux É.-U.
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Fiche technique
- Micro-voiture à hayon, cinq portes et quatre places
- Moteur : quatre cylindres de 1,25 litre
- Performance : 84 chevaux, 83 lb-pi
- Boîtes : manuelle 5 vitesses, automatique 4 rapports
- Consommation : Manuelle : 6,3 l en ville, 5,1 l sur autoroute. Combiné: 5,8 l. Automatique: 7,1 l en ville, 5,2 l sur autoroute. Combiné: 6,2 l
- Direction : électrique
- Suspension : poutre de torsion (arrière)
- Freins : tambours (arrière)
- Roues : 15 pouces (pas de pneu de secours)
- Cargo : 323 litres (derrière la banquette)
- Fabrication : Corée du Sud
- Prix : à partir de 13 495 $