Mobilité

Honda Civic, prise deux

Comme si Scarlett Johansson avait oublié de se maquiller…

À votre avis, est-ce que Scarlett Johansson, élue l’une des femmes les plus sexy du monde, sort souvent de chez elle sans maquillage? Non, n’est-ce pas?

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Pourtant, c’est ce qu’a tenté de faire la dernière génération de Honda Civic. Heureusement pour elle, on s’est empressé de lui refaire une beauté.

Bon, je ne dis pas que la Honda Civic est la voiture la plus sexy au monde. Cependant, elle est l’une des compactes les plus populaires dans le monde – et de l’histoire. La Civic est la voiture, toutes dimensions confondues, la plus vendue au Canada depuis maintenant 15 ans. Mais que voulez-vous, la neuvième génération, conçue en pleine crise financière, avec d’abord et avant tout l’économie en tête, n’a pas satisfait les critiques.

Vrai que, côté design, la nouveauté ne sautait pas aux yeux; il fallait y regarder par deux fois pour noter les différences entre la «nouvelle» Civic et l’ancienne. Mais les critiques ont été implacables avec la japonaise, qui célébrait alors ses 38 ans. Serait-ce parce qu’on est plus exigeant avec les champions? Dans les faits, cette génération de Civic, malgré une insonorisation moyenne et des matériaux trop bas de gamme, demeurait quand même… une génération de Civic.

C’est-à-dire qu’il s’agissait de l’une des voitures les plus fiables et les plus économiques en carburant qui soit, et dont la valeur de revente ne diminuait pas. Bref, elle conservait ses trois principales caractéristiques, un peu comme Scarlett Johansson, qui peut se targuer d’être à la fois actrice, chanteuse et mannequin.

Quand même, les reproches ont été entendus, et Honda a mis à peine un an et demi pour corriger son faux pas. De toute l’histoire automobile, c’est sans doute la plus rapide évolution de mi-génération.

Cette évolution ne passe pas par de grandes envolées de style. Mais avec une calandre moins filiforme, un peu de chrome pour souligner un sourire retrouvé et un arrière qui s’inspire de la nouvelle Honda Accord, la Civic fait indéniablement plus mature, plus grande dame.

Comme toujours, la Civic se montre solide sur la route, et son comportement est prévisible. Les ingénieurs viennent néanmoins de lui accorder une mini-chirurgie en raffermissant (!) sa direction de 7 % et en augmentant la circonférence de ses barres stabilisatrices.

Sachez toutefois que peu de conducteurs noteront la différence, puisque de toute façon, la Civic comptait – et compte encore – sur une suspension indépendante à multibras, une architecture plus sophistiquée que la poutre de torsion qu’on trouve chez certaines de ses concurrentes (notamment chez les coréennes). Si Monsieur et Madame Tout-Le-Monde remarquent des changements sur cette Civic remodelée, ce sera principalement dans l’habitacle.

D’abord, on a complètement fait disparaître les plastiques bas de gamme, qui n’allaient pas du tout, pour adopter des matériaux plus agréables au toucher et qui contribuent à une meilleure atmosphère à l’intérieur. Surtout, l’insonorisation s’est indéniablement améliorée, tant autour des vitres et des portières, qu’au plancher et dans les puits de roue. Coup double : ça étouffe le bruit des accélérations et on a l’impression d’avoir affaire à un groupe propulseur plus raffiné.

Mais ce n’est qu’une impression : le bon vieux quatre cylindres (1,8 litre) demeure en poste, inchangé, avec ses 140 chevaux. La puissance, souple et livrée sans aucun effort, est dans la moyenne… des autres compactes. Ce n’est donc pas là qu’on trouvera la plus grande excitation.

On pourrait même critiquer les boîtes de transmission, qui ne comptent toujours que cinq rapports et le fait que celle qui est automatique n’a toujours pas de mode manuel. Cela dit, il est difficile de se plaindre, car, dans des conditions routières réelles, la Civic est un modèle de frugalité. Prenez toutes les compactes du marché – oui, oui, même celles avec des artifices comme le turbo, l’injection directe ou une boîte à six ou sept rapports – faites-les parader à la queue leu leu, tant en ville que sur l’autoroute, et la Civic consommera presque aussi peu qu’une motorisation diesel.

Côté prix, la Civic de base (DX) débute à 15 440 $, mais pour elle, pas d’optionnelle boîte automatique, pas de communication Bluetooth, pas même de rétroviseurs chauffants. Qui plus est, sa banquette n’accepte de se rabattre que d’un bloc, faisant disparaître toutes les places arrière d’un coup, ce qui est peu pratique.

C’est pourquoi nous recommandons plutôt la Civic LX qui, grâce à la cure mi-générationnelle, offre davantage que l’an dernier. Pour 18 190 $, vous obtenez le climatiseur, le régulateur de vitesse et les commandes audio au volant, mais aussi les sièges chauffants à l’avant et la fonction de lecture des textos. Et sa banquette se rabat en configuration 60/40.

Une nouveauté pour 2013 : la caméra de recul monte à bord des versions plus équipées EX ou Touring. Notez que la banquette chauffante à l’arrière, comme pour la Hyundai Elantra, n’est toujours pas proposée, mais on peut vivre sans ça.

Ce qu’on pardonne moins, c’est l’absence de démarrage sans clé, pas même sur la variante Touring. Voilà qui entache un peu l’image de la starlette…

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POUR

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Fiche technique

À la télé
Nadine Filion présente une chronique automobile chaque lundi à l’émission Ça commence bien, à V.

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