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Google répond aux critiques et défend ses activités dans la santé

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Les bureaux de Google à Montréal.

Un partenariat entre Google et Ascension, une organisation de santé, suscite une vague d’inquiétude aux États-Unis. Signe que l’accumulation astronomique de données personnelles par les géants de la Silicon Valley a de plus en plus de mal à passer.

D’après un article du Wall Street Journal publié mardi, un régulateur américain a même ouvert une enquête sur ce projet conjoint, baptisé «projet Nightingale». Le nom vient d’une infirmière britannique du XIXe siècle connue pour avoir utilisé les statistiques pour améliorer les soins médicaux.

Cet accord doit permettre de recueillir et d’analyser les données médicales de dizaines de millions de patients. Ces données aideront les médecins à mieux déterminer les traitements, et assureront une meilleure continuité administrative.

Rien de nouveau, selon Google.

«Notre travail avec Ascension consiste à fournir les dernières technologies à un service de santé, comme nous le faisons pour des douzaines d’autres organisations de santé.» – Tariq Shaukat, président des Produits et Solutions de Google Cloud.

Les données concernées vont de l’identification (noms, dates de naissance, adresse, famille…) aux antécédents et aux analyses de laboratoires, en passant par les médicaments administrés.

«Nos partenaires utilisent Google pour gérer les données de leurs patients, en toute sécurité, et en respectant strictement la vie privée», a-t-il ajouté dans un communiqué publié après un premier article du quotidien américain paru lundi.

Le groupe technologique se voit notamment reprocher de ne pas avoir prévenu les personnes concernées.

«Rien de secret» pour Google

«Notre travail avec Google n’a rien de secret», est intervenu Eduardo Conrado, vice-président de l’organisation de santé.

«Google l’a annoncé en juillet (dans une conférence aux analystes, NDLR). Des managers d’Ascension ont été informés, des sessions d’information à l’échelle de l’entreprise ont été tenues (…) et des infirmiers et médecins en première ligne ont non seulement été informés mais ont participé activement au projet.»

Ascension gère 2600 établissements, dont 150 hôpitaux et 50 maisons de retraite dans 20 États américains.

Les deux entreprises assurent que leur projet respecte la loi américaine de 1996 sur la santé et l’assurance maladie (HIPAA), qui fait référence dans ce domaine.

Elle autorise les hôpitaux à partager des données avec des partenaires privés. Et ce, sans nécessairement informer les patients, tant que ces informations ne servent qu’à aider l’organisation dans sa mission de santé.

Selon l’accord, Google va permettre à Ascension de transférer les informations numérisées sur leurs patients depuis leurs centres de données sur place (dans les établissements) vers «leur propre environnement Google Cloud, privé et sécurisé».

C’est ce transfert qui inquiète notamment certains observateurs. Le New York Times assure par exemple que des «douzaines» d’employés de Google auront accès à ces données confidentielles, d’après des documents internes.

La principale filiale d’Alphabet tire l’essentiel de ses revenus pharamineux de la publicité ciblée sur internet. Grâce aux données qu’elle collecte sur ses utilisateurs. Elle a été condamnée à plusieurs amendes pour sa gestion de ces informations personnelles.

Intelligence artificielle

«Pour être clair: les données d’Ascension ne peuvent pas être utilisées à d’autres fins que les services inclus dans cet accord. Les données des patients ne peuvent pas et ne seront pas combinées avec des données consommateurs de Google», a insisté Tariq Shaukat.

Le groupe fournira aux médecins et infirmiers d’Ascension des outils utilisant l’intelligence artificielle (IA) pour «améliorer la qualité des traitements».

Google n’est pas le seul à s’investir dans le cloud (services d’informatique et de stockage à distance) et l’IA pour la santé.

Amazon et Microsoft, tout comme Dell et IBM, ont placé leurs pions dans ce marché. Il devrait valoir potentiellement des milliards de dollars d’ici 3 ou 4 ans, selon les experts.

«Chacune de ces entreprises a sa propre approche», commente l’analyste Rob Enderle.

Selon lui, le cloud dans la santé est crucial pour l’évolution du secteur. Les données des patients sont conservées de façon séparée, dans des «silos», qui ne facilitent pas l’accès des professionnels aux informations vitales dont ils ont besoin.

«C’est dommage que cet élan de méfiance tombe sur ce sujet pour Google», remarque-t-il. «Ils essaient de faire quelque chose de bien. Pour l’essentiel, le projet Nightingale est conçu pour améliorer la qualité des soins de santé.»

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