Baladodiffusions, médias, jeux vidéo, musique, logiciels: en 2020, j’ai choisi de payer pour le contenu qui m’est cher. Même s’il est gratuit.
Il est facile de se divertir et de travailler sans jamais rien payer sur l’internet. La grande majorité des sites offrent leur contenu gratuitement.
Des services comme Google Photos permettent de conserver tous ses souvenirs en ligne sans dépenser un sou. Les jeux gratuits encouragent l’achat de contenu supplémentaire, mais l’exigent rarement. Dans la réalité, cette gratuité a toutefois un coût bien réel.
La publicité suffit rarement pour financer la production d’un média, d’un jeu vidéo ou d’une application.
Les médias doivent couper dans la quantité ou la qualité, ou carrément fermer. Les studios optimisent leurs jeux non pas pour qu’ils soient amusants, mais pour qu’ils soient payants. Les logiciels et les services en ligne conçoivent des façons toujours plus ingénieuses (et révoltantes) de monnayer les données personnelles des utilisateurs.
J’achète sans hésiter du contenu payant. Je suis abonné à plusieurs journaux et magazines, j’achète des albums lorsqu’ils ne sont pas offerts sur Apple Music et je loue occasionnellement des films sur iTunes en plus de payer tous les mois pour Netflix et les autres. J’ai toutefois moins tendance à le faire quand on ne me force pas la main.
J’écoute par exemple toutes les semaines la baladodiffusion sur le design 99 Percent Invisible. Après des dizaines d’heures, j’apprécie toujours autant les propos et la voix suave de l’animateur Roman Mars. Pourtant, je n’ai jamais même versé 5$ lors de son radiothon annuel (un montant que je n’hésiterais pas une seconde à investir dans un verre de plus au cours d’une soirée entre amis).
Je consulte Wikipédia tous les jours depuis plus de 20 ans. Je n’ai jamais payé pour ce service.
Quand j’ai besoin d’une application mobile pour effectuer une petite tâche (ajouter un effet à une vidéo, par exemple), je préfère trop souvent perdre une heure à essayer toutes les mauvaises versions gratuites plutôt que de payer 3,99$ pour obtenir la bonne dès le premier coup.
C’est maintenant le temps de renverser la vapeur. En 2020, je me suis doté d’un budget mensuel de 20$ pour du contenu gratuit.
Mon but est de saupoudrer ces dollars entre les créations et les produits gratuits que je consomme, d’encourager tout d’abord ceux qui le méritent le plus, mais aussi les autres, moins marquants, mais dont le travail a pu contribuer à simplifier le mien ou à agrémenter ma journée.
Un montant de 20$, c’est peu, mais c’est un début. J’espère que d’autres emboîteront le pas. Les mentalités changent, après tout.
Alors que la gratuité était auparavant attendue, les utilisateurs comprennent maintenant que celle-ci a un prix.