On le sait, la construction de murs est à la mode, que ce soit en Hongrie, en Autriche, en Grèce ou encore chez nos voisins du sud avec le projet de mur à la frontière américano-mexicaine.
Bref, nos sociétés ont tendance à croire que ces temps-ci, le meilleur moyen pour que l’autre nous sacre la paix est de le provoquer en lui construisant un mur dans face. L’humain est un drôle de jambon.
Pourtant, quiconque a regardé Canadien jouer au cours des trois-quatre dernières années sait que lorsque Alexei Emelin pinche un joueur dans la bande alors que ce dernier tente d’entrer en zone de Canadien, ben le joueur en question n’a pas particulièrement le goût de partager un bœuf Stroganov avec Emelin après le match. Et ce, même si c’est dans le meilleur restaurant russe de Brossard. Frapper un mur coupe la faim (et le souffle), qu’on dit.
Bref, ce qui se passe sur la patinoire devrait rester sur la patinoire et l’idée de vouloir adapter à l’échelle de toute une société une stratégie dessinée au marqueur bleu sur un petit tableau avec des X et des O apparaît à première vue comme assez cave merci.
Cela dit, mardi, en voyant Emelin faire perdre Canadien contre le Chicago en jouant comme Mario Marois dans le temps des Nordiques, et en me remémorant que la récente suite de victoires de Montréal a été l’œuvre de matchs remportés en prolongation ou en fusillade, j’en suis venu à la conclusion qu’il y avait peut-être une stratégie à développer pour Canadien autour de la notion de mur : another puck in the wall.
Imaginons ce qui suit, sur la base de cette prémisse : au hockey, l’important c’est de gagner, et ce n’est pas la manière qui compte, mais bien les joueurs. Ainsi, d’ici la fin de la saison, on propose que Canadien, dès la mise en jeu initiale d’un match, prenne le puck et le dompe dans le fond de la zone adverse et qu’il aille ensuite former un mur de cinq joueurs plantés drette comme des piquets derrière Price afin d’empêcher la rondelle de pénétrer dans le filet. Ce ne serait pas joli, mais vachement efficace.
L’idée, en gros, serait de pouvoir se rendre en prolongation avec un score de 0 à 0 et de récolter un point, de jouer ensuite la prolongation de la même manière et, une fois rendu en fusillade, d’espérer que Byron score et que Price arrête tout tel un mur.
Pour ceux qui trouvent que ça ne fait pas sérieux, notez que la stratégie du mur existe au soccer pour parer un coup franc même si, on est d’accord avec vous, elle ne fonctionne pas toujours. Mais bon, faut avouer que dans son ensemble, le soccer n’est pas un sport qui est encore au point. Avec Canadien, ce sera différent.
«Ouais, mais en séries, y a pas de fusillade», que je vous entends me dire. Bon point. Je pense à ça pis je vous reviens.