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Des briques pis des fans aux barricades

L’annonce de la construction de la Tour de Canadien ne fait pas que des heureux. C’est que l’érection de l’immeuble de 48 étages s’effectuera sur la place du Centenaire de Canadien, à l’endroit même où des centaines de briques ont été achetées par des partisans de l’équipe. Certains d’entre eux, mécontents de la situation, envisagent des recours contre l’organisation.

Inauguré il y a moins de quatre ans, le lieu commémoratif est sacré pour Kevin Marchand, un partisan de la formation montréalaise. Selon lui, plutôt que de démanteler la place du Centenaire afin de la relocaliser éventuellement, l’organisation aurait dû construire la Tour de Canadien sur la place telle qu’elle est aménagée en ce moment.

«Ils avaient juste à monter les murs de la tour autour de la place du Centenaire, pis laisser les affaires à leur endroit. Pis, pour les briques, ils auraient pu mettre un plancher de verre par-dessus. On est à l’ère des toits verts. Pourquoi pas des planchers en verre?»

De son côté, Luc-Steve Gagnon-Leblanc, étudiant en droit à l’Université du Québec à Mont­réal et partisan de Canadien, s’interroge sur la légalité de la démarche de l’organisation. M. Gagnon-Leblanc invoque l’article 1 097 du Code civil du Québec qui stipule que «sont prises à la majorité des copropriétaires, représentant les trois quarts des voix de tous les copropriétaires, les décisions qui concernent notamment les travaux de transformation et la construction de bâtiments pour créer de nouvelles fractions».

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Luc-Steve Gagnon-Leblanc souligne que le seul propriétaire d’une brique de la place du Centenaire dont l’avis sur le sujet est connu est l’ancien joueur Guy Lafleur, qui est favorable au démantèlement et à la relocalisation du lieu commémoratif. «L’opinion de Guy Lafleur, même s’il fut un grand joueur de Canadien, n’équivaut pas à celle des trois quarts des propriétaires de briques. Nous demandons un vote à main levée dans le Centre Bell, avec tous les propriétaires de briques.»

Par ailleurs, l’Institut économique du Montréal métropolitain (IEDMM) n’a pas retourné nos appels. Selon leurs opinions habituelles, il est toutefois raisonnable de croire que leur porte-parole aurait affirmé que «déplacer la place du Centenaire engendrera des coûts et réduira les profits initiaux engrangés grâce à l’achat des briques par les partisans. Les dépenses inutiles sont habituellement faites par l’État et non par le secteur privé. Nous comprenons mal le choix de l’organisation».

L’inauguration de la Tour de Canadien est prévue pour 2015.

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