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Bastille annonce officiellement sa retraite

Alexandre Geoffrion-McInnis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Après une longue réflexion, Guillaume Bastille a officiellement annoncé sa retraite jeudi.

Cette décision, qui était attendue depuis un certain temps déjà, est survenue au lendemain du dévoilement de l’équipe canadienne de patinage de vitesse courte piste qui participera aux Jeux olympiques de Pyeongchang, le mois prochain.

«Depuis 2014, je réévaluais à chaque année mes capacités afin de déterminer si j’avais ou non ce qu’il fallait pour continuer, donc depuis ce temps-là j’étais, jusqu’à un certain point, prêt à prendre ma retraite, a confié Bastille. La décision était assez mûrie, et j’avais déjà établi ma limite, c’est-à-dire les Jeux olympiques de Pyeongchang.»

Patinage de vitesse Canada et le Comité olympique canadien ont dévoilé mercredi l’alignement final en courte piste en prévision des prochains jeux, qui auront lieu du 9 au 25 février. Une série de malchances survenues pendant le processus de sélection a toutefois frappé Bastille, qui n’a finalement pas été retenu au sein de l’équipe masculine qui se rendra en Corée du Sud.

«J’ai surmonté un virus et une commotion cérébrale pendant les sélections nationales en août, et malheureusement je n’ai pas été en mesure d’atteindre mon objectif, a d’abord déclaré Bastille, en précisant que les derniers symptômes de la commotion étaient disparus en novembre. Je me suis battu à travers toutes ces épreuves-là, et même si le résultat n’est pas celui que je voulais, je peux sortir la tête haute.»

Ce n’était pas la première fois que Bastille rencontrait des obstacles sur sa route. Il a notamment raté l’ensemble de la saison 2015-16 en raison d’une opération majeure à une épaule, avant d’effectuer un retour la saison suivante. Interrogé à savoir s’il éprouvait des remords au cours de sa carrière de 12 saisons avec l’équipe nationale, le principal intéressé a assuré qu’il n’en était rien.

«Non, parce que les chutes et les blessures sont incontrôlables, a expliqué le patineur de Rivière-du-Loup lors de la conférence téléphonique tenue jeudi après-midi. Ce que je retiens de tout ça, c’est que j’ai fait ce qu’il fallait pour revenir parmi les meilleurs.»

Bastille, qui est âgé de 32 ans, termine donc sa carrière avec une médaille d’or olympique acquise au relais des Jeux de Vancouver en 2010, en plus d’avoir grimpé sur le podium en huit occasions — dont trois fois sur la plus haute marche — en trois saisons sur le circuit de la Coupe du monde. Il n’a d’ailleurs pas caché que le moment le plus marquant de sa carrière fut la conquête de l’or en 2010.

«Définitivement. Il n’y a absolument rien qui peut battre la combinaison de ces événements. Même si j’avais gagné une épreuve individuelle, je ne crois pas que ç’aurait été aussi fou, a-t-il admis. C’était déjà incroyable de se retrouver aux Jeux, alors de gagner le relais, à la maison de surcroît, devant un stade rempli, c’était un moment extrêmement dur à battre.»

Bastille n’a toutefois pu répéter l’expérience quatre ans plus tard, à Sotchi, à la suite d’une controverse. Après avoir été écarté de l’équipe olympique dirigée par Yves Hamelin, Bastille avait perdu son appel du jugement pour le dernier choix discrétionnaire. Celui-ci avait éventuellement été octroyé au fils de Hamelin, François, ce qu’il n’a toujours pas digéré.

Il a d’ailleurs répondu à un journaliste qui lui demandait lequel de ses coéquipiers lui manquera le plus «qu’avant 2014, c’était François Hamelin. Mais sinon, je dirais Olivier Jean».

Quant à son avenir, Bastille a indiqué qu’il avait discuté avec la directrice du programme de courte piste d’une éventuelle implication, mais a ajouté du même souffle qu’«à court terme, je veux me garder une distance de bras entre eux et moi, je veux rester à l’écart».

Le Québécois, qui a complété sa maîtrise en sciences de la terre à l’Université du Québec à Montréal, travaille depuis le début du mois pour une firme de consultation en environnement à Montréal.

«Je suis prêt. Je suis passé à autres choses. J’ai tellement donné, ç’a été ma vie pendant si longtemps, que je crois que ça va me faire du bien de trouver un nouveau rythme, une vie plus stable, plus normale, disons», a-t-il résumé.

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