Je dois bien l’avouer : la saison de misère de Carey Price m’a miné le moral. En tout cas, c’est ce que dit ma psy. Cette semaine, pour me le remonter, j’ai passé un après-midi à visionner sur YouTube quelques vidéos des pires moments d’André Racicot, de Jean-Claude Bergeron et de Les Kuntar, des gardiens auxiliaires minables de Canadien à l’époque de Patrick Roy.
Et, histoire de me mettre dans la disposition d’esprit appropriée, j’ai regardé au préalable le vidéoclip de ma chanson préférée de Johnny Cash : Hurt. L’effet recherché fut obtenu après seulement le premier couplet : «I hurt myself today/ To see if I still feel/ I focus on the pain/ The only thing that’s real.»
Que c’était pénible de les voir se faire enfiler des rondelles de tout bord tout côté, pis même à travers le corps. En revanche, à côté de ces jambons, Price m’a tout de suite semblé redevenir ce qu’il est: le meilleur gardien de but de l’histoire du monde entier. Et mon cœur de fan touchait du doigt la résilience.
Au même moment, la poche droite de mon pantalon résonna au son d’une notification de mon téléphone intelligent. Pacioretty venait-il d’être échangé? Bergevin avait-il choisi de rendre les armes et de démissionner, ne parvenant plus à retrouver le ti-papier sur lequel il avait noté son plan pour le redressement de l’équipe?
C’était bien sûr une notification de RDS – j’ai supprimé toutes les autres notifications sur mon téléphone –, mais elle portait plutôt ce titre : «Stéphane Waite sent que Carey Price va rebondir.» Hourra!
J’ai immédiatement glissé un film de deux heures dans le lecteur DVD afin que mes enfants me laissent tranquille, je me suis fait un café de type 3e vague avec ma machine à 1500$ et j’ai lu l’article.
La balloune de mon moral s’est de nouveau dégonflée dès les premières lignes. «Étant l’entraîneur d’expérience qu’il est, Stéphane Waite ne s’inquiète pas de la tenue de son protégé lors de la prochaine campagne.» C’est que, personnellement, étant l’amateur d’expérience que je suis, Jean-Philippe Pleau s’inquiète de la tenue de son gardien préféré lors de la prochaine campagne.
Je poursuivis la lecture, convaincu qu’il se trouvait dans l’article un argument plus convaincant. Tout à coup, cette citation de Waite: «Quand j’y parle, j’aime son ton. Tu vois qu’il est positif. Ça s’annonce bien.» J’AIME SON TON? Voyons donc, de quoi qu’y parle?
Autre citation de Waite: «Son entraînement va très, très, très bien. Il a changé quelques petites choses à son entraînement. C’est certain que ce sont des choses dont on a parlé l’été passé.» QUOI? On n’a pas justement eu une saison de MARDE, l’an dernier?
J’ai donné la permission à mes enfants de regarder la première trilogie de Star Wars après leur film de deux heures, et je me suis rendu chez ma psy en courant. Elle m’a accueilli en me rappelant qu’il fallait prendre rendez-vous avant.
Je n’ai pas aimé son ton.