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Jay Baruchel et la passion du hockey

Frank Gunn / La Presse Canadienne

Victoria Ahearn, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — La passion de Jay Baruchel pour le hockey est aussi bien documentée que sa carrière d’acteur et de cinéaste.

L’acteur d’origine montréalaise a souvent affiché son amour du Canadien et a réalisé deux films de la série «Goon», qui porte sur le hockey.

Mais dans son nouveau mémoire / livre sur le sport «Born Into It», Jay Baruchel creuse encore plus profondément en racontant l’histoire de l’équipe, du sport et de sa vie, et en exprimant ce qu’il pense de la LNH.

«Je ne suis pas d’accord avec ce qui se passe, avec ce qu’ils ont fait au sport», a déclaré Jay Baruchel en entrevue, notant que, même si la LNH l’a bien traité au fil des ans, son allégeance va au Tricolore et non à la ligue.

«Évidemment, je suis juste un fou derrière le bar qui hurle à la télévision. Je n’essaie pas de réglementer ou quoi que ce soit du genre. Mais j’ai été élevé dans la haine de l’américanisation de la LNH et du hockey.»

«En tant que partisan canadien, le message que nous recevons est que nous ne sommes pas aussi importants que les États-Unis. Les équipes d’expansion y vont toujours. Et nous n’avons pas besoin d’autant d’équipes ni d’une ligue aussi grande. La seule façon qu’elle devrait prendre de l’expansion, c’est en augmentant le nombre d’équipes au Canada.»

Les amateurs de hockey au Canada soutiennent leurs équipes avec leur portefeuille plus que ceux des États-Unis, estime Jay Baruchel, soulignant que le Canadien et les Maple Leafs de Toronto font partie des dix équipes ayant le plus de valeur dans la ligue.

«C’est vraiment difficile, quand vous êtes un partisan de l’une de ces dix équipes, de souffrir du non-sens du plafond salarial et (…) de cette idée ambitieuse selon laquelle nous devons attirer davantage de nouveaux partisans, au lieu de récompenser les endroits où la culture du hockey existe», a-t-il dit.

«En outre, le hockey junior demeure de façon constante le meilleur hockey de l’année. Il est bien plus divertissant (…) et beaucoup plus rapide.»

La LNH, de son côté, présente une saison beaucoup plus longue et devient ennuyante, a-t-il ajouté.

«C’est ridicule, c’est un peu ennuyeux, et ils semblent supprimer ce qui est intéressant dans le sport, encore et encore, sans apporter les changements qui, à mon avis, doivent être apportés», a déploré l’acteur.

«Nous ne devrions pas jouer sur des patinoires aussi petites que celles sur lesquelles nous jouons. Les gars sont plus grands et plus rapides qu’ils ne l’ont jamais été, ils portent plus de protection qu’ils n’en ont jamais porté et les blessures au cerveau montent en flèche. Eh bien c’est parce que nous jouons sur la même (…) patinoire sur laquelle on jouait lors de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand.»

Sorti mardi, «Born Into It» a pour objectif de présenter «le romantisme et les mythes liés au fait de regarder le sport» et de décrire «ce que cela représente d’être un partisan de ce sport dans ce pays», a indiqué Jay Baruchel.

L’acteur, typiquement discret, s’ouvre sur son enfance auprès d’une mère catholique et d’un père juif dont les revenus étaient inférieurs à ceux de ses camarades de classe de Westmount. Son père était un grand partisan des Canadiens et souffrait de problèmes de dépendance.

Révéler de tels détails «a été très, très étrange et contre-intuitif, a admis Jay Baruchel, parce qu’en plus d’être discret, j’ai été élevé en me faisant dire de laver mon linge sale en privé. J’ai aussi été élevé pour croire que ma vie était moins intéressante que toute autre chose dont nous pourrions parler.»

Mais afin de détailler sa vie de partisan du Canadien, il s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas la séparer de sa vie de famille.

«Je devais simplement m’admettre que mon histoire pouvait aider certaines personnes», a expliqué l’acteur que l’on a vu dans des comédies comme «Knocked Up» («Grossesse surprise»), «Tropic Thunder» («Tonnerre sous les tropiques») et «This is the End» («C’est la fin»).

«C’est ainsi que j’ai pu justifier d’écrire à mon propre sujet: peut-être que d’autres enfants ont vécu des expériences similaires, mais personne ne les a encore décrites.»

Jay Baruchel est actuellement en train de monter le dernier long métrage qu’il a réalisé, le film d’horreur «Random Acts of Violence», qu’il a aussi coscénarisé.

Il est également fiancé et vit à Toronto. Et est-ce qu’il assiste aux matchs des Maple Leafs, ces jours-ci?

«Seulement quand le Canadien joue, a-t-il lancé en riant. En fait, ce n’est pas vrai. Je suis allé à un match des Maple Leafs auquel le Tricolore ne participait pas.

«Winnipeg était en ville l’année dernière et je suis allé les voir — et bien sûr, j’ai pris pour les Jets tout le long.»

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