Je suis un grand lecteur et je tente fréquemment de dresser un parallèle entre mes lectures et Canadien. Selon mon psy, c’est même rendu un trouble obsessionnel compulsif. Cette semaine ne fait pas exception. Inspiré par l’Halloween, je me suis replongé dans un roman qui célèbre cette année son 200e anniversaire, soit Frankenstein ou le Prométhée moderne, de l’écrivaine anglaise Mary Shelley. Encore une fois, les liens à faire avec Canadien sont abondants.
C’est que, voyez-vous, je songeais cette semaine au début de saison de Canadien et je me rappelais qu’il y a quelque temps encore, je leur prédisais, comme certains journalistes sportifs, une saison de marde. Contrairement à plusieurs d’entre eux, je ne suis toutefois pas en train de m’emballer en me disant que Canadien est le nouveau Vegas. Non. En bon sociologue – mon surnom est Max Weber –, je cherche à comprendre ce qui se passe cette saison.
Et je crois bien avoir trouvé! En fait, j’avancerais l’hypothèse que Marc Bergevin a lu il y a quelques années le roman Frankenstein et a choisi de s’inspirer du plan du célèbre docteur Victor pour l’appliquer à sa formation, c’est-à-dire tenter de lui redonner vie à partir d’éléments considérés comme pu bons par d’autres équipes. Et enfin, cette année, son plan marche! Force est d’admettre en effet que jusqu’ici, la créature semble bel et bien vivante et que, comme le monstre dans Frankenstein, le CH sème la terreur dans la Ligne nationale de hockey.
J’avancerais l’hypothèse que Marc Bergevin a lu il y a quelques années le roman Frankenstein et a choisi de s’inspirer du plan du célèbre docteur Victor pour l’appliquer à sa formation, c’est-à-dire tenter de lui redonner vie à partir d’éléments considérés comme pu bons par d’autres équipes.
Nuance importante : dans le récit original, Victor Frankenstein est rapidement dégoûté par l’aspect hideux de sa créature et l’abandonne à elle-même dans la société. Ça, c’est ce que Marc faisait habituellement lors des dernières saisons. Cette année, je l’avoue, Bergevin est plutôt fier de sa créature et on aurait envie de dire : avec raison. Il ne faudrait pas penser que mon analogie ne tient pas la route pour autant, puisque dans toute adaptation d’une grande œuvre, il y a évidemment des divergences importantes avec le récit original.
Autre ressemblance majeure : on a beaucoup relevé le fait que Bergevin parle toujours de son fameux plan, et ce, sans que personne ne parvienne à savoir de quoi il en retourne. Idem dans le roman : Frankenstein cache à son entourage immédiat la véritable nature du scénario sur lequel il travaille et qui conduira à la naissance de sa créature. Par ailleurs, le professeur Waldman, qui fut la source d’inspiration des travaux du savant, me semble être représenté ici par Scotty Bowman qui, pendant quatre ans à Chicago, fut le maître à penser de Marc.
Enfin, je l’avoue, il y a une autre dissemblance majeure avec l’œuvre originale, mais que je considère plutôt comme une réécriture audacieuse de la part de Marc Bergevin. Dans Frankenstein, la créature exige à la fin du récit d’obtenir du savant la création d’une femme comme lui pour lui tenir compagnie et vaincre sa solitude. Dans le cas de Marc Bergevin, Canadien n’a pas besoin de ça : l’édition actuelle, c’est le fantasme enfin réalisé de l’engendrement d’une entité rapiécée qui semble parfaite jusqu’ici, ne demandant aucune bien-aimée! Mieux. Canadien a même engendré, seul, une progéniture en santé et qui file le parfait bonheur à Laval. Bon, passons à un autre livre maintenant.