À quelques jours de son 28e anniversaire, Maxi Urruti s’apprête à entamer sa septième saison en Major League Soccer. Pourtant, son arrivée cahoteuse en Amérique du Nord aurait bien pu lui donner envie de plier bagage à peine débarqué.
Acquis par le Toronto FC en août 2013, au bout d’un long bras de fer avec Newell’s Old Boys, Urruti a été échangé moins d’un mois plus tard, dans la foulée du grand ménage qui a coûté le poste à l’architecte principal de son transfert, le directeur général Kevin Payne.
Avec seulement 37 minutes de jeu dans les jambes – et aucun départ –, le jeune attaquant argentin a alors pris la route de Portland, où l’aventure MLS, telle qu’il l’envisageait, a finalement pris son envol. Avec le recul, Urruti peut aujourd’hui affirmer que, malgré cet épisode compliqué, ses attentes ont été largement dépassées.
«Quand je suis arrivé en MLS, on sentait déjà que c’était un circuit en pleine croissance, mais je n’avais pas imaginé que l’essor serait aussi fulgurant, affirme-t-il à Métro. Ça n’a pas été facile de prendre la décision de quitter l’Argentine, car c’est un pays fou de football, mais aujourd’hui je ne regrette absolument rien. Je sais que j’ai pris la meilleure décision pour ma carrière.»
L’Impact a terminé la première portion de son camp d’entraînement en l’emportant 2-0 aux dépens du Nashville SC, hier en Floride. Le défenseur Zakaria Diallo et l’attaquant Harry Novillo ont marqué en deuxième demie (Associated press)
Il est vrai que depuis 2013, le Circuit Garber a fait des pas de géant, compétitionnant de plus en plus férocement avec les grands championnats européens dans la prospection des jeunes talents sud-américains.
«Dans le milieu du foot en Argentine, la perception qu’on a de la MLS a beaucoup évolué. Le passage de [Gerardo] “Tata” Martino a été un gros tournant, surtout qu’il a réussi à remporter le titre, explique Urruti. Depuis que je suis arrivé, la ligue s’est positionnée parmi les plus importantes là-bas, et le fait qu’autant de jeunes joueurs passent de la MLS à de grands championnats européens illustre bien la qualité de ce marché.»
Il a tout gagné ici, sauf…
Le natif de Rosario a débarqué en Amérique du Nord après avoir remporté le championnat argentin en 2013. En MLS, il a poursuivi sur la même voie, mettant la main sur tous les trophées qu’il est possible de gagner (lorsqu’on évolue au sud de la frontière à tout le moins): la Coupe MLS, à sa troisième et dernière saison à Portland, en 2015, ainsi que la Coupe des États-Unis de soccer et le Supporter’s Shield, l’année suivante avec le FC Dallas.
Selon lui, il n’y a pas de formule magique pour gagner, mais avec les particularités de la MLS, certaines choses sont cependant cruciales.
«L’important, c’est de réussir à être constant, à garder le cap. La saison est longue, elle ne compte pas de pause comme d’autres championnats, et ça rend le “focus” sur le travail et une ligne directrice d’autant plus vital. J’ai eu la chance de remporter des titres avec différents clubs et de partir par la grande porte à chaque fois. Aujourd’hui, j’ai l’occasion d’être avec l’Impact de Montréal, et j’espère pouvoir continuer à récolter des titres ici.»
Je lui rappelle alors, un peu à la blague, qu’il lui reste toujours à remporter le Championnat canadien pour compléter sa «vitrine» nord-américaine, mais sa réponse est loin d’être empreinte d’humour.
«Je n’ai pas encore eu la chance de me battre pour le Championnat canadien. Cette année, ça fait clairement partie de mes objectifs. J’espère pouvoir donner cette joie aux fans montréalais, je sais qu’ils sont très passionnés, et ça, c’est un atout très important pour nous, les joueurs.»
La filière argentine
Après avoir évolué avec deux des meilleurs meneurs de jeu que la MLS ait connus – Diego Valeri, à Portland, et Mauro Díaz, à Dallas –, Urruti retrouve en Nacho Piatti un autre illustre compatriote. Et il est on ne peut plus enthousiasmé par le potentiel de cette association.
«J’ai eu de grands moments avec Diego et Mauro, deux joueurs extraordinaires, et maintenant j’ai la chance de le faire avec Nacho, qui l’est tout autant. Je dois m’adapter à son jeu, à son idée, pour développer cette chimie qui sera cruciale pour l’équipe. En ayant un joueur de sa qualité derrière moi, c’est certain que les espaces devant ne manqueront pas pour moi.»
Il y a d’ailleurs fort à parier que ces deux grands amateurs de cumbia argentine s’amusent à faire danser les défenses adverses cette saison.