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Ces espoirs montréalais qui contribuent au développement du basketball québécois

Nombreux espoirs, dont Donna Ntambue, sont passés par l'école secondaire Lucien-Pagé.

Plus que jamais, Montréal est basket. Le mois dernier, la rue Peel s’est métamorphosée en «Jurassic Peel» pour accueillir des centaines de partisans des Raptors de Toronto en marge de la finale de la NBA. Quelques jours plus tard, le Nord-Montréalais Luguentz Dort signait un contrat dans cette même ligue.

Au-delà de ces grands succès, le ballon orange continue à avancer dans la métropole québécoise. Métro a rencontré quatre des plus grands espoirs du basketball d’ici. Cette semaine, Sarah Te-Biasu et Donna Ntambue.

Sarah Te-Biasu

Basketball Québec

À 160cm, Sarah Te-Biasu est loin d’être la plus grande de son sport, mais c’est là que les limitations de la meneuse de jeu de 18 ans s’arrêtent. Celle qui a grandi dans le quartier Saint-Michel cite son lancer dévastateur et sa vision comme ses meilleurs atouts.

L’an prochain, la jeune joueuse participera à sa deuxième saison comme représentante du programme d’élite ontarien Niagara Prep. Si elle a l’objectif d’atteindre l’Europe ou la Women’s National Basketball Association (WNBA), Te-Biasu a amorcé sa carrière en ballon orange dans les rues de Montréal.

«C’est souvent difficile de réussir dans des quartiers comme Saint-Michel, confie-t-elle en entrevue avec Métro. Ce sont les gens avec qui tu te tiens qui vont déterminer où tu vas te rendre. Il faut juste s’accrocher et regarder les plus grands, comme Luguentz Dort.»

Ce dernier, qui est désormais un membre du Thunder d’Oklahoma City, dans la NBA, et qui attire les regards comme l’un des plus grands espoirs québécois du sport, est passé par l’école Lucien-Pagé. Cet établissement, situé au nord du parc Jarry, s’avère une véritable pépinière de talents. Sarah Te-Biasu en est issue.

C’est lors de son passage dans cette école secondaire que la jeune meneuse a su qu’elle irait loin. «J’ai été sélectionnée par l’équipe des moins de 15 ans de Basketball Québec. Pour moi, c’était quelque chose de grand. Après l’équipe du Québec, j’ai visé Équipe Canada», affirme-t-elle.

Ce rêve s’est réalisé l’an dernier, lorsqu’elle a enfilé l’uniforme de l’unifolié pour la Coupe du monde des moins de 17 ans, en Biélorussie. Elle a terminé le tournoi au premier rang de son équipe sur le plan des passes décisives par match (4,0) et troisième pour les points par match (8,4).

Celle qui joue maintenant en Ontario voit une grande différence entre les niveaux de compétition de la Belle Province et de sa voisine, ce qui l’a forcée à s’exiler en 2018. Elle pense toutefois que le talent est disponible au Québec.

«C’est d’être différents qui va nous pousser. La nouvelle génération est vraiment solide. Elle s’inspire des gens comme Luguentz [Dort] et Samuel Chaput. Ça la pousse à dire qu’elle aussi peut réussir» –Sarah Te-Biasu

Prochaine étape: le circuit universitaire américain. Sarah Te-Biasu a déjà reçu des offres de cinq universités pour l’année prochaine. Pour la suite, elle est certaine de pouvoir se rendre chez les professionnelles. «J’y crois vraiment», dit-elle.

Donna Ntambue

Josie Desmarais/Métro

Donna Ntambue a côtoyé Sarah Te-Biasu pendant une bonne partie de sa carrière. Elle aussi a commencé à manier le ballon orange assez tôt, au primaire. «Oui, il faut du talent, mais surtout une éthique de travail. Et moi je suis vraiment travaillante», lance l’ailière de 175cm en parlant de son amour pour le basketball.

Un autre produit de Saint-Michel et de l’école Lucien-Pagé, Ntambue a mené les Nomades du collège Montmorency à une fiche de 12 victoires et 2 défaites la saison dernière. Ses efforts ont été couronnés par les titres de joueuse par excellence, de recrue de l’année et de joueuse défensive par excellence du circuit collégial québécois.

L’ancienne championne d’athlétisme – elle a déjà remporté plusieurs médailles aux Championnats provinciaux d’athlétisme – se définit comme une joueuse défensive, capable d’aller au rebond. «Je suis vraiment partout, si on peut dire. Mon attaque compte pour beaucoup, mais je suis capable de faire les petites choses», observe la joueuse de 18 ans.

En 2018, Ntambue a également participé à la Coupe du monde féminine des moins de 17 ans. «L’équipe canadienne, c’est une chimie bizarre, parce que ce sont des filles de partout au pays, mais j’ai vraiment aimé ça. C’est une expérience hors du commun. Ça m’a fait réaliser: “wow, je suis rendue là”», soutient-elle.

À Montmorency, l’ailière pense avoir acquis une plus grande confiance en elle. Pour la saison à venir, elle pourrait bien s’aventurer en Ontario, comme son ex-coéquipière Sarah Te-Biasu. «J’ai quelques offres pour finir mon parcours scolaire là-bas», avoue-t-elle. Elle pourrait même rejoindre Te-Biasu à Niagara Prep.

Cet exil possible n’est pas le fruit du hasard, selon Ntambue.

«L’Ontario, c’est mieux qu’au Québec parce qu’ils déboursent beaucoup plus pour le sport. Tu sais que tu dois mettre le temps pour leur donner raison» –Donna Ntambue

La jeune athlète pense que le Québec a avantage à profiter de l’engouement créé, par exemple, par le championnat des Raptors pour faire bondir le basketball plus haut. «Tu vois que le monde est impliqué», dit-elle.

Au contraire de plusieurs joueuses de son niveau, Ntambue n’a pas que la WNBA dans le viseur. Pour celle qui a de la famille en France, l’idée de jouer dans l’Hexagone est particulièrement attirante. «J’y vais par étape, c’est sûr que je vise l’Ontario, puis la NCAA. Le but ultime, c’est la France», lance-t-elle.

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