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Coupe du Monde: un tournoi qui séduit

Notre chroniqueur est au Brésil pour suivre la Coupe du monde.

La ferveur du Mondial a tardé à se faire sentir au Brésil, mais après cinq jours de compétition, on peut affirmer qu’elle est maintenant omniprésente.

Bien que la Seleçao se soit payé une petite frousse lors du match initial contre la Croatie, jeudi dernier, le score final de 3 à 1 a servi de bougie d’allumage au peuple brésilien, qui s’est finalement laissé garder par l’ambiance de son tournoi.

Encore très présentes jusqu’à jeudi dernier, les manifestations populaires contre la tenue du Mondial se sont quant à elles résorbées une fois le tournoi lancé. À ce sujet, j’ai pu discuter avec Jean-Pierre Bastien, journaliste indépendant québécois, basé à Rio de Janeiro. «Les manifestations ont encore lieu, mais la participation populaire a diminué. Beaucoup de gens ne s’identifient plus à un mouvement qui s’est radicalisé et qui réclame encore l’annulation de la Coupe du monde, alors que l’événement bat son plein.»

«Ça ne veut pas dire que les Brésiliens vont passer l’éponge sur les promesses non tenues et les coûts stratosphériques du tournoi. Au contraire, les Brésiliens sont davantage conscients que plusieurs choses ne fonctionnent pas dans le pays.»

«En somme, la Coupe du monde aura servi à faire vibrer le Brésil au rythme de la passion du foot, mais aussi à conscientiser plusieurs Brésiliens au fait que la façon de gérer et de gouverner le pays doit changer.»

Sur le plan sportif, la grande qualité de la plupart des matchs qui ont eu lieu depuis le début du tournoi n’a fait que consolider cet intérêt.

Quelques résultats-surprises ont également donné de l’élan à cet engouement, car ils suggèrent que les favoris de toujours sont loin d’êtres invincibles et que la suite nous réserve certainement quelques surprises de taille.

La raclée que L’Espagne a subie face aux Pays-Bas en est le parfait exemple. Bien que les Hollandais soient loin de camper le rôle de négligés, la facilité avec laquelle ils ont rossé les champions défendants a semblé inspirer de plus petites nations à s’exprimer sans complexes devant des rivaux mieux nantis.

La victoire de 3 à 1 du Costa-Rica devant l’Uruguay samedi dernier, en ouverture du groupe D, représente jusqu’ici le grand coup de théâtre du tournoi. Habituellement reconnus pour leur combativité et leur aisance en sol sud-américain, les Charrúas se sont complètement écroulés devant des Ticos menés par un Joel Campbell inspiré.

Dimanche soir, ce fut au tour de l’Argentine de frôler la catastrophe devant une Bosnie beaucoup plus faible, du moins sur papier… N’eût été de la malchance des Dragons (but contre leur camp) et leur grand manque de réalisme, on aurait pu assister à une deuxième surprise de taille.

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