Notre chroniqueur est au Brésil pour suivre la Coupe du monde.
L’intensité est palpable au Brésil, alors que le pays tout entier se prépare à son plus grand défi jusqu’ici.
Un duel épique face à l’Allemagne l’attend aujourd’hui à partir de 16h, pour obtenir une des deux places les plus convoitées du tournoi le 13 juillet prochain, au Maracana.
Un défi qui s’annonce doublement corsé pour l’équipe hôte, qui devra évoluer sans son capitaine Thiago Silva, suspendu un match pour accumulation de cartons jaunes, et, absence encore plus lourde, sans son créateur principal, Neymar, qu’une triste blessure à la colonne, subie lors du match de quarts de finale contre la Colombie, aura laissé à l’écart du tournoi.
Ces deux pays ont connu des parcours assez différents dans cette Coupe du monde. Bien qu’elle ait traversé les étapes non sans peiner, notamment en huitièmes face à une Algérie coriace, la Mannschaft a su voguer vers cette demi-finale dans un calme relatif. Tout le contraire pour la Seleçao, qui, en plus d’avoir souffert sur le terrain à plusieurs reprises, a aussi dû négocier avec les critiques acerbes de la presse locale et de ses supporters, insatisfaits de la qualité de jeu déployée.
Il n’y a pas si longtemps, un affrontement Brésil-Allemagne représentait un clash entre deux écoles de pensée diamétralement opposées: la joie du jeu des Sud-Américains et leurs prouesses techniques individuelles, face à la froideur calculatrice et le légendaire pragmatisme collectif des Teutons. Cette fois, c’est des deux côtés qu’on retrouvera ce pragmatisme.
Sous Felipe Scolari, le Brésil est frappé du sceau de l’efficacité, beaucoup plus que du Jogo Bonito, et n’hésite pas à jouer les cols bleus à la recherche d’un résultat. En l’absence de Neymar et de Thiago Silva, cette approche représente plus que jamais l’unique chance pour Big Phil et ses hommes d’exposer les lacunes défensives de l’Allemagne, tout en se montrant perméables face à son attaque incisive.
Bien qu’habituée aux rondes finales de tournois internationaux, l’Allemagne est toutefois à la recherche d’un premier sacre en 18 ans. Elle est généralement dotée d’une force de frappe redoutable, mais ses difficultés dans le dernier tiers ont joué en sa défaveur. L’édition 2014 de la Mannschaft est cependant plus équilibrée, avec son squelette emprunté au Bayern de Pep Guardiola. L’expérience internationale de sa génération actuelle, incluant l’entraîneur Joachim Löw, pourrait également être un facteur déterminant dans la poursuite de cet objectif. Son impeccable gestion du match de quarts de finale contre la France en est un parfait exemple.