Il y a de ces petits scandales qui méritent qu’on mette les choses en perspective. Prenez ce qui arrive au constructeur automobile Volkswagen, qui a reconnu cette semaine que 11 millions de ses véhicules diésel étaient munis d’un logiciel pour déjouer les tests antipollution et scorer top net dans le filet de l’inconscient collectif. Autrement dit, un logiciel avait été conçu pour voiler le fait que les Volks étaient moins performantes que prévu.
Bien sûr, à première vue, cela semble choquant. Mais à deuxième vue, ce l’est un peu moins. Prenez Canadien. L’équipe n’a pas remporté la coupe Stanley depuis 1993, elle qui pourtant en fut la championne 24 fois auparavant. Or, Canadien ne s’est pas doté au cours des 20 dernières années d’un logiciel pour occulter l’inefficacité de son équipe, mais il s’est muni de «plans quinquennaux». Ces plans stratégiques n’ont dans les faits qu’un seul objectif: faire croire qu’au bout de cinq ans, ce sera le bout de la marde. Et pourtant.
Puis, depuis quelques jours, on a appris sans surprise que les propriétaires de véhicules Volkswagen se sentent floués et trahis. Les chroniqueurs économiques prévoient quant à eux un avenir sombre à l’entreprise. Même le patron de VW a démissionné. Ici à nouveau, nous pensons qu’un peu de perspective est de mise.
Martin «Lindy Ruff» Winterkorn
D’abord, les propriétaires de produits VW ne sont pas différents des fans de Canadien, eux qui sont frustrés également, depuis bien plus longtemps d’ailleurs, sans vouloir jouer à qui fait le plus pitié. Pourtant, cela n’empêche en rien Canadien de faire salle comble depuis toutes ces années où la Coupe Stanley se promène sur la Main d’autres villes au printemps.
Ensuite, le fait que le patron de l’entreprise allemande a démissionné n’est pas non plus exceptionnel. Martin Winterkorn fut à la tête de VW de 2007 à 2015, ce qui représente un long et salutaire règne. C’était d’ailleurs un peu le Lindy Ruff de l’industrie automobile. Fait intéressant à noter d’ailleurs, Lindy Ruff est lui aussi né en Allemagne, plus précisément à Warburg. (NDLR: Non, il est né à Warburg, au Canada.)
Bref, comme pour Canadien, la solution pour VW passe par l’innovation et la capacité d’entretenir le rêve. Avec un nouveau logiciel plus performant et en ne se faisant pas prendre, par exemple.
Canadien, lui, a repêché Carey Price en 2005. Ses plans quinquennaux passent beaucoup mieux depuis. Et Ron Fournier détourne l’attention en chantant sur les ondes du 98,5 lorsque Canadien perd. Tout le monde y gagne.
Das Canadien.