Une chance que le hockey ne s’inspire pas de la manière qu’a Justin Trudeau de faire de la politique. En effet, car mercredi à Ottawa, le premier ministre du Canada a fait une déclaration pour le moins surprenante à l’effet qu’il est important à ses yeux de conserver des relations positives avec tout le monde et qu’il est contre la politique de division et de la peur. Sérieux, même dans les rangs Atome B de Blainville, on aborde les matchs avec plus de hargne que cela. Enfin.
Pourtant, aux dernières nouvelles, la politique, autant que le sport, repose sur la dichotomie ami-ennemi. Imaginez d’ailleurs deux secondes ce à quoi ressemblerait un affrontement Canadien-Bruins au Centre Bell un jeudi soir si tous les joueurs sur la glace se mettaient à se faire des passes, à essayer de scorer dans le même but (pourquoi avoir deux filets si tout le monde s’aime?), à s’excuser auprès du gardien lorsqu’ils arrivent à le déjouer et, bien sûr, à le féliciter pour l’effort. Ce que vous imaginez est pas mal beurk, hein?
Le regretté cinéaste Pierre Falardeau disait que le principal défaut de la génération qui a trop regardé Passe-Partout est de compter des gens qui veulent devenir des ti-namis avec tout le monde. On dirait bien que Justin Trudeau est l’idéal-type du ti-nami créé par Passe-Partout.
À l’inverse, Donald Trump a peut-être les valeurs d’un jambon, n’empêche, il a compris comment fonctionne la game politique. Il faut identifier son ou ses ennemis, et s’affairer à lutter contre eux, voire songer à mettre des murs pour ne pas qu’ils viennent vous envahir. C’est quand même bizarre quand on y pense; les gens ridiculisent sa proposition de mur, mais aux dernières nouvelles, les maisons ont encore des portes et les équipes de hockey de la Ligne nationale mettent des gardiens de but (qu’elles espèrent aussi efficaces que des murs) devant leur filet. Et contre ça, personne ne s’élève.
Par ailleurs, permettez-nous de nous inquiéter d’une tendance qui se dessine dans la LNH: celle d’une diminution du nombre de bagarres et de leur niveau de violence.
On fera remarquer d’ailleurs qu’elle coïncide justement avec l’arrivée de Justin Trudeau en politique, il y a quelques années. Cette tendance est la suivante: la plupart des bagarres (aboutissement ultime de la dichotomie ami-ennemi) se terminent souvent de nos jours par une ‘tite tape de reconnaissance sur les fesses des belligérants, alors qu’avant, les bagarres se terminaient quand la face d’un des belligérants n’était tout simplement plus capable de se faire fesser dedans.
Chose certaine, c’est pas Chris Nilan qui aurait donné une ‘tite tape sur les foufounes de Jay Miller dans le temps. Oh non, tabarouette.