Depuis plusieurs semaines, une famille rosemontoise s’active à la réalisation de capsules destinées à accompagner les ados en cette période d’incertitude. Produites par la Maison Jean Lapointe, ces vidéos mettent en scène Alfred, qui nous partage son quotidien d’ado confiné.
Alfred Poirier a 15 ans et il est passionné de théâtre. Depuis le début du confinement, il est devenu le visage de la série C plaaate diffusée sur Youtube. Seul face à la caméra il s’adresse aux ados de son âge, évoquant des sujets qui les touchent. Il aborde avec humour des thèmes comme la famille, les écrans, ou encore l’amour.
«Même si c’est pas moi qui les écrit, je me reconnais dans les capsules. Tout le monde vit un peu la même chose. Tous les jeunes trouvent que leurs amis leur manquent en ce moment par exemple», illustre Alfred.
En effet, derrière ces capsules se cache aussi le travail de ses parents. Sa mère Nadia Aubert écrit les épisodes et son père, Jean-François Poirier se charge de la réalisation. Toute la famille est donc impliquée puisque la petite soeur Simone fait aussi son apparition dans les vidéos.
«On voulait un format qui ne soit pas moralisateur. On trouvait intéressant de suivre un ado en confinement qui raconte son cheminement à d’autres ados pour qu’ils se sentent moins seuls», raconte Jean-François.
S’adresser aux jeunes
Pour les deux parents qui travaillent à la Fondation et à la Maison Jean Lapointe, le projet s’est mis en place naturellement. L’idée était de poursuivre la mission de sensibilisation de l’organisme qui lutte contre les addictions, alors que toutes les interventions dans les écoles avaient été annulées.
«Dans les ateliers de sensibilisation, notre but est de développer le jugement critique des jeunes avec bienveillance. C’est dans cette idée qu’on a créé ces capsules», explique Nadia.
Selon Anne Elizabeth Lapointe, directrice de la Maison Jean Lapointe, les messages de prévention sont toujours mieux reçus par les ados quand ils sont transmis par un jeune de leur âge. Très enthousiasmée par le projet, elle se réjouit déjà de voir que des jeunes réagissent à ces capsules pour partager aussi leur expérience.
«On sait que pour des vidéos, tout se joue dans les 15 ou 30 premières secondes. Il faut un format qui soit accrocheur et divertissant. Mais en parlant de leur réalité via Alfred sur un ton léger on peut tranquillement passer certains messages», explique la directrice.
La famille Poirier et la Maison Jean Lapointe espèrent pouvoir continuer à produire ces vidéos au moins jusqu’à la réouverture des écoles secondaires en septembre.
«C’est important qu’on s’occupe de la santé mentale des jeunes jusqu’au déconfinement et même au-delà», affirme Jean-François.