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L’histoire du héros de l’A40

Alors qu’il transportait de lourds sacs de maçonnerie sur l’autoroute métropolitaine pour la succursale lavalloise de Givesco, le camionneur Carol Bujold aura vécu le choc de sa vie professionnelle en tentant en vain de secourir un collègue dont le camion-citerne a explosé sous ses yeux.

Il était environ 15h50 quand il a appelé son contremaître posté dans les locaux de l’entreprise, rue Morane, dans Vimont. Celui-ci a aussitôt prévenu son patron, Jean Carrière.

«Nous nous sommes parlés trois, quatre fois, alors que Carol vivait l’explosion et le drame en direct, de raconter M. Carrière. Il était en état de choc et pleurait, accompagné d’ambulanciers et agents de la SQ. Il venait de voir quelqu’un brûler dans son camion.»

Fil des événements
Au moment de la collision impliquant poids lourds et voitures, Carol Bujold savait déjà que le camion qui le suivait allait provoquer un impact majeur. Il s’y est préparé et aussitôt le choc absorbé, le Lavallois de 51 ans est sorti pour porter secours au chauffeur qu’il a aperçu coincé, la poitrine contre son volant et hurlant autant de douleur que de frayeur.

L’employé de Givesco est retourné à son véhicule pour s’emparer de la barre de fer servant à resserrer les courroies de chargement. Il a d’abord essayé d’ouvrir la portière côté chauffeur, se servant aussi de ses mains, ce qui a occasionné une sérieuse coupure, mais ne l’a pas ralenti pour autant.

Alors que le feu commençait sous le camion-citerne et que des flammes gagnaient une nappe de gaz ayant fui sur la chaussée, Carol Bujold a tenté une dernière manœuvre, s’attaquant sans succès à la porte côté passager.

«J’ai retrouvé Carol à l’Hôpital Sacré-Cœur hier soir et il m’a dit que c’était impossible de le sortir de là, continue Jean Carrière. Même en forçant une portière, ç’aurait été loin d’être terminé. Il aurait fallu décoincer le monsieur. Carol est un gars de cœur qui prend mal ces événements. Quand il est sorti, passé 22h, il était encore nerveux et en état de choc. Il s’est endormi très tard.»

La victime
On sait que le camionneur ayant perdu la vie transportait une citerne de gaz diésel pour la compagnie Transport EGGR, installée à L’Assomption. Résidant à Sainte-Anne-des-Plaines, Gilbert Prince avait 52 ans. Il était père de quatre enfants, en plus d’avoir des petits-enfants.

Six autres personnes ont été blessées lors de cette déflagration urbaine qui a monopolisé plus d’une centaine de camions de pompiers, en plus de policiers et autres services d’urgence, au plus fort du drame.

«Chez nous depuis 2010, Carol fait partie de la famille, d’ajouter Jean Carrière. Nous allons lui laisser tout le temps nécessaire pour passer à travers ça. Nos pensées sont aussi avec la famille du pauvre monsieur qui est mort dans l’accident.»

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