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Ils soignent et élèvent des écureuils pour les sauver

Une trentaine de familles d'accueil soignent des écureuils avant de les relâcher dans leur milieu naturel. Photo: Collaboration spéciale

Grâce à l’appui de plusieurs dizaines de familles d’accueil situées dans toute l’île de Montréal, l’association Écureuil Land recueille et soigne des écureuils malades et abandonnés avant de les relâcher dans la nature.

Dans leur cage, Spip et Camille s’agitent, jouent, grimpent aux barreaux et couinent avec insistance. Âgés de 8 semaines, ces deux écureuils vont bientôt quitter leur habitation placée près d’une fenêtre d’un appartement d’Hochelaga.

D’ici quelques jours, ils éliront domicile dans une autre cage nettement plus vaste, posée dans la cour arrière, afin de se réhabituer à un environnement extérieur. Avant de goûter de nouveau à la liberté lorsqu’ils atteindront environ 12 semaines.

«Ils peuvent se montrer assez dociles»
Comme une trentaine d’autres résidents de Montréal, Félix a recueilli bénévolement ces deux rongeurs à la fin du mois d’août. Abandonnés par leur mère respective, ces écureuils voyaient leur chance de survie baisser sensiblement, avant l’intervention d’Écureuil Land, qui, avertie par téléphone ou sur les réseaux sociaux par des citoyens, place ensuite ces bêtes aux quatre coins de l’île.

«Ils étaient incapables de marcher et avaient les yeux fermés. Sans aide, ils mourraient», indique Félix. Ce dernier a suivi les instructions de l’association, indiquées dans un guide d’une quarantaine de pages, rédigé en collaboration avec des vétérinaires et résumant l’alimentation et les soins à apporter.

À coups d’eau et de lait servis à l’aide d’une seringue, de salades, champignons, noisettes ou amandes, Spip et Camille ont retrouvé de la vigueur et même oublié quelques instants leurs instincts, acceptant d’être caressés par leur nouveau maître.

«Ils peuvent se montrer assez dociles, mais avec l’âge, l’aspect sauvage reprend petit à petit le dessus. Ils tentent d’enterrer la nourriture dans leur litière, cherchent à ouvrir la porte de la cage, la rongent», décrit Félix, avant que l’une des bêtes ne grimpe sur son épaule.

Que dit la loi?
Dans son Règlement sur les animaux en captivité, Québec autorise «la garde sans permis» de l’écureuil gris, de l’écureuil roux et du tamia rayé. De son côté, Montréal autorise la possession de «rongeurs domestiques» de moins de 1,5 kg. Les espèces comprises dans ce terme ne sont cependant pas indiquées. En revanche, il est interdit de nourrir sur le territoire de Montréal «des animaux sauvages», tel que les goélands, canards, ratons laveur, poissons ou écureuils. Il est également interdit de «garder dans une unité d’occupation plus de 4 animaux, toutes espèces permises confondues.»

«Importants pour l’écosystème»
Co-administratrice d’Écureuil Land, une association fondée en 2011, France Carbonneau veut «rétablir la réputation d’un animal injustement détesté».

«L’écureuil est opportuniste, se fait des réserves en fouillant dans les poubelles. C’est pour ça que beaucoup vouent quasiment une haine contre eux. Mais on cohabite sur un même terrain. Il faut apprendre à connaître leur rôle. Ils sont importants pour l’écosystème, car ils permettent notamment le reboisement des forêts, grâce aux graines plantées», certifie cette orthophoniste de métier.

Cinq ans plus tôt, dans un boisé de Longueuil, un «bébé d’environ cinq semaines» lui est «monté dessus». «J’étais surprise, mais il avait faim, semblait déshydraté, refroidi», reprend-elle. Avec l’aide d’Iwonka Ciombor, fondatrice d’Écureuil Land, elle construit une cage et soigne l’orphelin durant sept semaines, avant de le relâcher.

Une domestication déconseillée
Pour Écureuil Land, la domestication n’est pas encouragée.

«La loi ne l’interdit pas, mais rester dans un espace clos n’est pas naturel, confirme France Carbonneau. Ils aiment voyager, mais aussi ronger des fils. Certains en gardent, puis en ont assez et les relâche. Mais l’écureuil ne sait pas se débrouiller et voudra ensuite chercher l’humain. Ça ne les aidera pas.»

L’organisme compte demander «d’ici l’hiver, à la fin de saison» le statut d’organisme à but non lucratif et lancer par la suite des appels aux dons auprès du grand public pour l’achat notamment de nourriture et de matériel de soins.

Pour contacter Écureuil Land: ecureuilland@gmail.com

 

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