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Coderre largement en tête d’un premier sondage pour la course à la mairie

Photo: Métro

Un sondage commandé par le parti de l’opposition officielle, rendu public jeudi, illustre qu’une nouvelle victoire du maire de Montréal sortant, Denis Coderre, face à Projet Montréal n’est pas encore garantie. Une avance de 14 points lui est cependant accordée.

Près de quatre ans après son élection à la mairie de Montréal, Denis Coderre obtient un gain de 11 points par rapport aux résultats du dernier scrutin (32%), avec 43% des intentions de vote.

Bénéficiant d’un impressionnant taux de notoriété (85%), l’ex-député libéral doit cependant composer avec Valérie Plante, la chef de Projet Montréal, qui arriverait au second rang avec 29% des appuis, d’après le sondage.

Un chiffre en progression de 4 points par rapport aux suffrages recueillis par Richard Bergeron (25%), candidat de l’opposition en 2013, avant de rejoindre les rangs de la majorité municipale.

Avant la Formule E
Ce sondage a été commandé par Projet Montréal pour «avoir une photo de la course avant le déclenchement de la campagne électorale [prévu le 22 septembre]», explique Marc-André Viau, porte-parole du parti. Il est le premier diffusé en cette année électorale. Réalisé par l’institut Léger, celui-ci a été mené du 14 au 19 juin, soit juste avant les premiers désagréments liés à la mise en place du circuit urbain de Formule E. Aucune autre projection n’a pour l’instant été communiquée après cet évènement.

On y apprend notamment que Denis Coderre est de loin le candidat préféré des francophones (49% contre 32% pour Valérie Plante), mais aussi que les deux partis touchent deux tranches opposées de la population. Favori des18-34 ans (33% contre 30% pour le maire Coderre), Projet Montréal peine à toucher les 55 ans et plus, qui vouent leur vote au maire de Montréal (54% des intentions de vote contre 28%).

«Ce n’est pas étonnant, estime Danielle Pilette, professeure en gestion municipale à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Denis Coderre est un vieux politicien qui fait de la politique à l’ancienne, en étant relativement populiste. A l’inverse, Projet Montréal montre plus d’authenticité et est en avance en matière environnementale, mais cette politique n’est pas assez mature. C’est un peu les deux extrêmes.»

Coderre plus populaire chez les femmes
Point faible pour la chef de Projet Montréal: sa faible notoriété. Seuls 33% des sondés connaissaient en juin l’élue de Ville-Marie. Le parti, fondé en 2004, reste également inconnu pour quatre électeurs sur dix.

Cependant, l’opposition peut s’appuyer sur une bonne image puisque seulement 12% des répondants ont «plutôt une mauvaise opinion» du parti, contre 37% pour Équipe Denis Coderre. Ce dernier compte néanmoins sur 44% d’opinions favorables, soit 10 points de plus que Projet Montréal.

Alors que Denis Coderre se révèle plus populaire chez les femmes que chez les hommes (44% contre 42%), Valérie Plante peine quant à elle à convaincre la population féminine. Seulement 26% d’entre elles imaginent la soutenir.

«C’est inquiétant, reconnaît Danielle Pilette. C’est un peu le syndrome Hillary Clinton, battue par Trump, même auprès des femmes instruites. Les femmes sont souvent plus centrées sur leur propre famille que sur les enjeux collectifs plus lointains. Il faut plus de temps pour les convaincre.»


Troisième voie attendue
Alors qu’aucun autre candidat d’envergure ne s’est fait connaître pour briguer la mairie de Montréal, ce sondage illustre également, selon Danielle Pilette, une place pour «une troisième voix». Celle-ci était occupée en 2013 par Mélanie Joly, fondatrice de Vrai changement pour Montréal. Future ministre fédérale du Patrimoine canadien, l’ex-candidate municipale avait récolté 26% des votes.

«Elle avait prouvé qu’il y avait de la place à Montréal pour des politiciens relativement au centre, moins populistes que Denis Coderre et moins idéologiques que Valérie Plante, reprend la professeure de l’UQAM. Les électeurs sont encore cohérents, on le voit avec ce sondage. Un candidat peut viser les 35-54 ans, les femmes, mais aussi la communauté anglophone et l’ensemble de l’île.»

Au total, 2 013 résidants de la Ville de Montréal, âgés de 18 ans ou plus, pouvant s’exprimer en français ou en anglais, ont été interrogés. Les prochaines élections municipales se dérouleront le 5 novembre. En 2013, le taux de participation s’est élevé à 43,3%.

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