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Ferrandez invité dans le débat entre Coderre et Plante

Photo: Josie Desmarais

À de multiples reprises durant l’unique débat francophone qui s’est tenu jeudi soir entre les deux principaux candidats à la mairie de Montréal, Denis Coderre n’a cessé de mettre en avant le maire du Plateau–Mont-Royal, Luc Ferrandez.

Alors que Valérie Plante accusait Denis Coderre d’avoir «coupé les jambes» et «les vivres» des arrondissements en enlevant des pouvoirs à ces derniers durant son mandat, le maire sortant a indiqué qu’il y avait «peut-être encore un fax sur le Plateau», en référence à un manque de communication avec l’arrondissement dirigé par Projet Montréal.

«On n’est pas là pour penser que la définition d’un arrondissement, c’est comment votre ami Ferrandez pense», a-t-il souligné. «Si vous vous intéressez tant au Plateau–Mont-Royal, quittez la course à la mairie et devenez maire du Plateau», a-t-elle répondu, avant que l’ancien député n’indique qu’il «ne le voit pas souvent à [ses] côtés».

Plus tard, lorsque la chef de Projet Montréal a assuré qu’«il n’y a pas de stratégie de développement économique» et qu’elle souhaite nommer «un responsable du développement économique», M. Coderre a ironisé. «Et ça va être qui? Ferrandez?» a-t-il souri, quelques jours après avoir dénoncé «l’effet Ferrandez» sur le Plateau, en affirmant que ses décisions nuisaient à la prospérité des commerçants locaux.

Retenir les familles
De nombreux autres thèmes ont été abordés durant ce débat organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Alors que les deux candidats ont communément dénoncé le projet de loi 62 sur la neutralité religieuse, ils ont montré des désaccords dans les mesures à prendre pour retenir les familles.

«L’habitation, ce sera le fer de lance pour [les] garder», a clamé Mme Plante qui compte obliger les promoteurs à construire 20% de logements de trois chambres et plus «dans les grands projets immobiliers». Celle-ci a également dévoilé qu’elle compte offrir, aux jeunes familles, un remboursement de la taxe de Bienvenue jusqu’à hauteur de 5000$.

Vantant une population de Montréal qui a augmenté «de 3%» depuis son arrivée, Denis Coderre a pour sa part mis en avant la récente Loi sur la métropole et son expérience pour augmenter le nombre de logements sociaux, abordables et étudiants: «Faut pas juste être maire, il faut aussi avoir des relations».

«J’ai gardé mon calme, j’ai souri. Honnêtement je me sens très bien. Ça a été un beau débat, c’était respectueux. Mme Plante s’est bien comportée, elle a fait un bon débat également.» – Denis Coderre, à la fin du débat

Bisbilles sur le baseball
Animateur de ce débat, l’éditorialiste François Cardinal a demandé aux candidats s’ils allaient verser «de l’argent public dans la construction d’un stade de baseball».

M. Coderre a refusé de répondre à cette question, en demandant d’être «patient», «respectueux avec la ligue de baseball» et de ne pas «mettre la charrue avant les bœufs». «Je ne ferai pas de stratégie ouverte», a-t-il expliqué, avant de reconnaître que «la Ville de Montréal sera présente» pour aider au retour d’une équipe professionnelle.

«C’est prendre les Montréalais pour des idiots», a attaqué Mme Plante, qui a critiqué un «un manque de transparence» et des négociations menées «derrière des portes closes». Cette dernière prévoit un référendum sur ce sujet et a certifié qu’un tel financement ne serait pas son «premier choix d’investissement».

«Je ne m’attends pas à ce que l’on me dise que je me suis bien comportée. Je suis une femme mature, majeure et vaccinée, mais ceci étant dit, j’ai beaucoup apprécié les échanges que nous avons eus.» – Valérie Plante, à la fin du débat

Ironie sur le transport
Les visions sont bien différentes sur ce sujet. Dès son hypothétique arrivée à la mairie, Mme Plante veut ajouter «300 autobus hybrides de plus sur les routes». «Et où est-ce que vous allez les mettre?» a questionné M. Coderre, en affirmant avoir de son côté «un plan chiffré et réaliste».

«Décongestionner les routes, ça passe par une offre de transport collectif», a ensuite argumenté la conseillère de Ville-Marie, en parlant de son projet de ligne rose, qu’elle évalue à 6G$. «Elle coûterait minimum 10G$», a déploré M. Coderre, qui a mis de l’avant la prochaine réalisation du SRB sur le boulevard Pie-IX et le prolongement de la ligne bleue. «Ce n’est pas qu’on ne veut plus de métro, mais c’est pas réaliste», a-t-il ajouté.

«C’est un manque de vision», a protesté Mme Plante qui, questionnée sur le financement d’une ligne rose, a avancé une éventuelle implication de la Banque de l’infrastructure du Canada.

***

«M. Fluidité» accusé harcèlement

Dès le début de ce débat, Mme Plante a indiqué être «troublée par les récentes vagues d’allégations», en faisant référence notamment aux affaires concernant Eric Salvail et Gilbert Rozon. Elle a ensuite demandé aux «leaders des milieux de l’entreprise et de la culture d’agir». «On ne peut pas être passif», a-t-elle déclaré, avant que M. Coderre, dans son discours d’ouverture, n’appuie cette demande. «Nous avons tous une responsabilité», a-t-il noté.
Plus tard dans la soirée, un autre cas troublant a resurgi. Fin avril, l’ancien chroniqueur Pierre Lacasse avait été embauché par la Ville pour améliorer la circulation. Surnommé «M. Fluidité» par le maire Coderre, ce dernier a été mis dehors début juillet, sans que la Ville ne veuille émettre de justification. Alors que Mme Plante a jugé, lors du débat, ce recrutement «peu concluant», M. Coderre a dit qu’il «a voulu protéger les employées féminines». «C’est tolérance zéro», a-t-il affirmé, avant de clarifier ses propos en conférence de presse. «C’est un cas d’harcèlement, a-t-il précisé. Il ne travaille plus pour Montréal.»

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