Un nouveau règlement sur le contrôle animalier verra le jour à Montréal avant l’été 2018
Après avoir confirmé la suspension des articles visant directement l’interdiction de nouveaux chiens de type pitbull dans l’actuel règlement sur le contrôle animalier mis en place par l’ex-maire Denis Coderre, l’administration de Valérie Plante a indiqué qu’un nouveau texte verra le jour avant l’été prochain.
«On va consulter des experts en matière scientifique, en comportement animalier, les vétérinaires, les citoyens propriétaires ou non de chiens. On veut faire une consultation large», a expliqué mercredi l’élu Craig Sauvé, responsable du dossier animalier au sein de la Ville de Montréal.
Au cours d’une séance du comité exécutif, les élus de la métropole ont aussi, comme annoncé deux semaines auparavant, validé la suspension temporaire des mesures visant précisément les chiens de type pitbull.
Depuis l’adoption d’un règlement animalier mis en place à la fin de l’année 2016 par l’administration Coderre, ces animaux étaient particulièrement ciblés et les propriétaires de ces chiens devaient fournir différents documents, dont une attestation d’antécédents judiciaires, afin de pouvoir conserver leur bête. Il était en revanche interdit d’obtenir un nouveau chien de type pitbull à Montréal.
Ces derniers n’auront plus la nécessité, non plus, de porter constamment une muselière à l’extérieur et d’être tenus avec une laisse d’au-moins 1,25m, tel que l’imposait la loi municipale.
«Pour nous, l’approche globale est importante, a expliqué Valérie Plante, qui avait promis, durant sa campagne électorale, de revenir sur ce point contesté notamment par la SPCA de Montréal. On veut que tous les Montréalais soient en sécurité. On veut prévenir les morsures de chiens, quels qu’ils soient, et on ne veut pas cibler un type de chien en particulier.»
Soulignant la «complexité d’identifier un chien de type pitbull», la mairesse de Montréal veut éviter de «créer en faux sentiment de sécurité en ciblant un type d’animal en particulier».
Ce nouveau règlement animalier devrait être présenté à l’ensemble des élus de la métropole «dans la première moitié» de l’année prochaine.
D’ici-là, les dispositions visant les chiens dangereux demeurent. Concrètement, dès qu’un chien, qu’importe la race, provoque une morsure, il sera suivi et évalué par des inspecteurs municipaux. Des mesures pourront être imposées, tel le port d’une muselière. En cas de récidive, une décision d’euthanasie pourrait être prononcée.
L’opposition «extrêmement déçue»
Mouvement Montréal, l’opposition officielle à l’hôtel de ville, s’est dit «extrêmement déçu de voir l’administration Plante-Dorais plier devant les groupes de pression».
Réclamant de rendre publics les chiffres de morsures, le parti souligne, par voie de communiqué, que les morsures attribuées à des chiens de type pitbull comptent pour 40% des morsures totales à Montréal, bien que ces bêtes ne représentent que 3% des chiens enregistrés.
«L’administration de Projet Montréal met la sécurité des Montréalais à risque», a soutenu le conseiller Richard Guay, porte-parole de l’opposition en matière de services aux citoyens.