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Le Grand Splash «qu’ossa donne»?

Valérie Plante saute dans le fleuve Saint-Laurent avec une foule, dans le cadre du Grand Splash
Valérie Plante, lors de l'édition 2018 du Grand Splash. Photo: Josie Desmarais/Métro

La 14e édition du Grand Splash a attiré 140 baigneurs dans le Vieux-Port mardi. L’événement organisé par Montréal Baignade vise à revendiquer plus d’espaces pour la baignade autour de l’île de Montréal, où la qualité des eaux et l’accès aux berges sont un enjeu. Métro fait le point.

Plages en attente
Les adeptes de sable fin de Verdun et de Pointe-aux-Trembles devront encore attendre au moins une année. Si dans les deux cas, les aménagements des berges sont en partie réalisés, des exigences environnementales retardent les projets. Dans l’Est, ce sont les sédiments contaminés qui posent problème. La Coalition Avenir Québec a promis que si elle accédait au pouvoir, elle paiera les 4M$ à 5M$ nécessaires à la décontamination.

À Verdun, ce sont notamment des échantillons supplémentaires qui ont notamment été demandés. Quant au bain portuaire dans le Vieux-Port, cher à Projet Montréal, il est actuellement bloqué. La Ville cherche une solution pour sécuriser le futur site afin de prévenir d’éventuels dommages causés par des bateaux dérivants. «Les fonds marins sont de juridiction fédérale et les berges sont provinciales, alors il faut répondre à toutes les exigences», lance Sylvain Ouellet, élu responsable de l’eau à la Ville de Montréal. Ce dernier précise que tous ces projets ne sont pas remis en cause et que d’autres sont dans les cartons, notamment au parc Bellerive dans l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. En outre, la technologie de mesure de la qualité de l’eau permettra à très court terme d’avoir des résultats quasi immédiats au lieu d’attendre 48 heures comme actuellement.

Qualité de l’eau
L’année 2017 a été la meilleure en 19 ans pour ce qui est de la qualité de l’eau en berges, selon le dernier rapport de la Ville de Montréal. En effet, 73% des 103 stations d’échantillonnage ont passé le test QUALO et on obtenu une moyenne de coliformes fécaux ne dépassant pas 200 par 100 millilitres durant les échantillonnages de la saison estivale. Ce bon résultat est notamment dû à la baisse des épisodes de pluies de plus de 15 millimètres (3 en 2017 contre 8 en 2016). Au cours de ces épisodes, une partie de l’eau des égouts est directement renvoyée dans le fleuve Saint-Laurent et la rivière des Prairies, l’usine d’épuration des eaux usées étant incapable de satisfaire à la demande. C’est ce qu’on appelle les surverses.

Pour y remédier, la Ville a prévu d’investir 114M$ pour débuter ou terminer la construction de cinq énormes bassins de rétention d’ici 2020. «Avec ces cinq ouvrages, on va être capable de n’avoir des épisodes de surverse qu’aux trois ans et ça permettra aussi d’éviter les débordements d’égouts», explique M. Ouellet. Pour Sarah Dorner, professeur à Polytechnique Montréal, la Ville est «sur la bonne voie». Selon elle, un des défis sera de faire analyser la vulnérabilité des prises d’eau potable et de déterminer comment développer le territoire pour réduire les rejets qui ont un impact sur la biodiversité et sur les municipalités en aval.

Eaux usées
«On l’oublie, mais il y a 35 ans, tous les égouts de Montréal, y compris ceux des industries, rejetaient directement leurs eaux dans le fleuve et la rivière des Prairies», mentionne Sylvain Ouellet. Depuis, la Ville a construit 115 km d’intercepteurs souterrains qui peuvent faire jusqu’à cinq mètres de diamètre afin de récupérer l’eau des égouts pour l’envoyer vers la troisième plus grosse usine d’épuration du monde. Malgré tout, 1088 immeubles sont mal raccordés et le contenu de leurs toilettes finissent dans les cours d’eau. Selon les statistiques de la Ville de Montréal, 42% de ces raccordements inversés ont été détectés puis corrigés depuis 2008. «Il suffit néanmoins qu’un bricoleur qui ajoute une toilette dans son sous-sol se trompe de drain et le problème réapparait», ajoute-t-il.

Autre bémol: le projet de plus de 375M$ de désinfection des eaux usées à l’ozone ne sera pas prêt à la fin de l’année 2018 tel que prévu. «Il reste deux appels d’offres à passer: ceux de l’usine d’oxygène et du bâtiment principal des ozoneurs», indique M. Ouellet, qui ne donne pas de nouveau délai pour l’instant. Actuellement, les eaux usées de Montréal polluent le fleuve jusqu’à 80 km en aval.

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