Soutenez

Les véhicules verts resteront minoritaires à court terme à Montréal

Photo: Yves Provencher/Métro

Dans la foulée de sa politique verte, la Ville a attribué à 12 de ses employés des autos électriques afin d’en tester la performance. Même si le projet-pilote se révèle un franc-succès, l’administration ne prévoit pas acheter en grand nombre ces voitures, encore bien trop coûteuses.

Depuis l’automne, les voitures vertes ont été progressivement livrées à différents services qui les testeront pour quatre saisons.

Parmi les unités impliquées dans le projet-pilote, on compte celui des incendies, de l’eau, des grands parcs et la division de l’habitation. Cette semaine, les deux dernières autos ont été attribuées à des employés du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). «Les employés qui participent au projet-pilote depuis quelque mois, comme moi, les apprécient pour leur insonorisation en plus qu’elles sont agréables à conduire. Elle sont aussi performantes que les autos traditionnelles», indique Jean-Marc Lavigne, chef de division à la gestion du parc de véhicules de la Ville de Montréal.

Aussi performantes, peut-être, mais deux fois plus chères que les sous-compactes normalement achetées au prix de 18 000$. En moyenne, chaque voiture écoénergétique coûte 35 000$ à la Ville. Quatre différents modèles sont testés: la Volt de Chevrolet, la Focus de Ford, la Leaf de Nissan et la iMiev de Mitsubishi.

Puisque les 12 véhicules sont utilisés dans diverses unités, chacun dispose de sa propre borne de recharge de 220 volts, dont le coût frôle les 3000$ avec l’installation. M. Lavigne admet que les voitures vertes coûtent cher, bien qu’un budget avait été prévu à cet effet. «Il faut parfois prendre des décisions plutôt axées sur l’environnement que sur le seul aspect économique normalement en tête des critères de sélection», ajoute-t-il.

Au-delà du coût élevé, il demeure la question de l’autonomie des batteries, estimée en moyenne à 150km. En hiver, comme le froid et le chauffage grugent la batterie, cet aspect s’ajoute aux défis à surmonter avant que l’auto électrique devienne une réelle solution de rechange à l’auto à essence.

Par exemple, lors des vacances de Noël, les 12 véhicules stationnés à l’extérieur se sont vidés de leur batterie après deux semaines. «Nous n’avons pas eu d’autres problèmes cet hiver, indique M. Lavigne, mais les véhicules sont neufs, il faudra voir sur le long terme.»

Le bilan du projet-pilote est prévu au printemps 2014, et se basera sur les commentaires des employés et sur les données récoltées par un appareil télémétrique, qui permet de déterminer le temps de recharge et l’autonomie de chaque véhicule. La Ville pourra alors décider si elle va de l’avant avec l’achat de véhicules supplémentaires.

Considérant qu’il y a 700 voitures sous-compactes parmi les 7000 véhicules à la Ville, serait-ce concevable de les remplacer par des engins électriques? «On ne veut pas dilapider les fonds, même si le projet-pilote se révèle un succès, leur nombre restera marginal à court terme», répond M. Lavigne, précisant que d’autres types de matériels roulants sont aussi électriques, dont les surfaceuses à glace.

Les défis de la recharge de batterie

Un défi des voitures électriques demeure le temps de recharge.

  • Montréal compte 12 bornes de 220 volts. Avec ce type de borne, une batterie prend de trois à quatre heures à charger.
  • Des bornes de 400 volts existent déjà sur le marché et permettent de charger en 20 minutes. Hydro-Québec estime leur coût à quelques dizaines de milliers de dollars.

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=twz6VONL0Xo]

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.