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L’agrile du frêne coûte cher aux citoyens

Photo: Paul Smith/Collaboration spéciale

L’agrile du frêne fait des ravages à Saint-Lambert. Une situation coûteuse qui rattrape aussi les Montréalais.

Moy Smith a eu une très mauvaise nouvelle récemment. Sur les 33 arbres matures que compte son terrain de Saint-Lambert, 32 sont des frênes infectés par l’agrile du frêne, un insecte ravageur exotique capable de tuer un arbre en moins de cinq ans.

«On a été très surpris car, l’année dernière, il n’y avait aucun signe de dépérissement. C’est cette année qu’on a noté qu’il manquait des feuilles et qu’il y avait des repousses très bas à partir du tronc», indique Paul Smith, son fils. Après le passage de deux arboriculteurs, le verdict est tombé: il faudra abattre 19 frênes et tenter d’injecter un biopesticide aux 13 autres pour tenter  de retarder l’échéance, car le foyer d’infestation est particulièrement ancien (au moins quatre ans).

La facture est salée: 2500$ pour le traitement de 13 frênes au TreeAzin, environ 14 000$ pour l’abattage des arbres infestés et 9500$ si Mme Smith décide de replanter les 19 arbres abattus. Et c’est sans compter la parte de valeur de la propriété, qui peut aller jusqu’à 2% ou 3% quand un quartier perd la totalité de ses arbres matures.

«Dans le quartier de ma mère, qui compte une dizaine de maisons, on aurait environ une centaine de frênes», note M. Smith, qui déplore que la Ville de Saint-Lambert réagisse à retardement. «Il n’y a aucun inventaire des arbres de la ville. Quand ils auront terminé, il sera peut-être trop tard pour effectuer les traitements au biopesticide», déplore t-il.

Des remarques similaires lui ont été faites lors d’une séance d’information organisée la semaine dernière, à laquelle ont participé près de 80 citoyens.

«On a déjà voté une extension de budget de 75 000$, pour un total de 140 000$. Ça fait plusieurs mois qu’on se penche sur la question», répond le maire de Saint-Lambert, Philippe Brunet.

Lors de la séance d’information, les citoyens ont pu apprendre à quoi ressemble un frêne et quelles mesures ils devaient prendre pour éviter la propagation de l’insecte. Car, comme à Montréal, les actions de la Ville sur les frênes publics ne seront pas suffisantes si les citoyens n’agissent pas sur les arbres situés sur leur terrain. Montréal dépensera cette année près de 1,4M$, pour ralentir la propagation de l’insecte.

Mais pour Martin Léger, arboriculteur chez Arbo-Design, Montréal devrait faire plus. «D’après ce que je vois, l’agrile est beaucoup implantée que ce qui est indiqué officiellement», note celui qui est déjà intervenu à près de 200 adresses à Montréal.

«Et dans la moitié des cas, les gens n’avaient qu’une vague notion des enjeux liés à la présence de l’agrile du frêne sur leur terrain». Selon lui, il faudrait d’ores et déjà cibler les frênes sains à préserver et les traiter de façon préventive.

Pistes de solution
La recherche avance pour trouver des prédateurs à l’agrile du frêne. Ce pourrait être un autre insecte ou un champignon. Encore faudrait-il qu’il ne crée pas de nouveaux problèmes.

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