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Mélanie Joly termine tout juste devant Richard Bergeron

Photo: Graham Hughes

Mélanie Joly, qui s’est lancée dans la course à la mairie sans équipe ni programme a finalement convaincu plus d’un électeur sur quatre de voter pour elle dimanche. La chef du parti Vrai Changement pour Montréal a terminé au deuxième rang du scrutin avec 26,50% des suffrages, 0,5% devant Richard Bergeron.

Mme Joly ne siégera toutefois pas au conseil de ville puisque sa colistière, Marie-Claude Johnson, a mordu la poussière aux dépens de Peter McQueen de Projet Montréal, dans le District électoral de Notre-Dame-de-Grâce. «Je m’engage à me présenter au premier poste de conseiller de ville qui sera disponible», a-t-elle lancé, devant la centaine de partisans réunis au Théâtre Plaza qui ont scandé son nom à son arrivée sur scène. Nous serons présents et nous veillerons au grain pour les quatre prochaines années.»

Après avoir remercié les Montréalais de lui avoir fait confiance, Mme Joly a tendu une perche à ses opposants, invitant les troupes de Marcel Côté et de Richard Bergeron à former une opposition forte pour «faire progresser Montréal».

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«Ensemble, nous avons plus de votes que Denis Coderre, a-t-elle affirmé, émue. Les Montréalais n’ont pas donné un chèque en blanc à Denis Coderre. Nous souhaitons un Montréal propre et transparent avec une meilleure qualité de vie et moins de congestion.»

«Ils nous ont demandé de jouer un rôle dans la démocratie. Comptez sur moi pour jouer ce rôle», a-t-elle lancé, provocant des applaudissements.

Elle a ensuite invité ses partisans à garder leur courage. «Nos actions ont des répercussions, il suffit d’avoir confiance pour transformer ce qui nous entoure», a-t-elle affirmé.

Des appuis de l’Ouest
L’équipe de Vrai changement pour Montréal aura trois représentants au conseil de ville : Steve Shanahan, Justine McIntyre et Normand Marinacci.

M. Shanahan, un ex-consultant en marketing, a été élu dans le district Peter McGill dans l’arrondissement de Ville-Marie.

Normand Marinacci a pour sa part été élu maire de l’arrondissement L’Île-Bizard-Sainte-Geneviève, pour une deuxième fois dans sa carrière. Il avait occupé le poste entre 1999 et 2002. Il aura les coudées franches dans l’arrondissement puisque trois conseillers d’arrondissement Jean-Dominic Lévesque-René, Stéphane Côté et Christian Laroque arboreront ses couleurs.

La candidate Justine McIntyre a aussi remporté son siège au conseil de ville dans Pierrefonds-Roxboro. Le conseiller d’arrondissement Roger Trottier a lui aussi été élu.


Résumé de la campagne

D’abord, les organisateurs de nombreux débats l’ont boudée. Mélanie Joly, la jeune candidate du parti Vrai changement pour Montréal, avec 54 candidats, n’avait pas d’élus et pas assez d’appuis pour débattre avec les trois favoris, Richard Bergeron, Denis Coderre et Marcel Côté.

Elle a lancé sa campagne sans plan, sans équipe et sans «timing». L’ex-maire Applebaum se faisait arrêter quelques heures avant son annonce. Trop peu pour qu’elle soit prise au sérieux.

Mme Joly a acquis sa crédibilité dès la publication du premier sondage, qui a eu l’effet d’une bombe. Elle était la troisième favorite, devant Marcel Côté. Il ne lui aura fallu que quelques jours et une bonne performance dans un débat pour devenir l’aspirante no2 au poste de maire, selon un deuxième coup de sonde.

Misant sur le caractère nouveau de sa candidature et sur sa jeunesse – elle n’a que 34 ans – Mélanie Joly s’est dépeinte comme l’unique candidate capable de redresser la Ville de Montréal, se livrant à une attaque en règle contre le favori dans la course, Denis Coderre. Elle a mitraillé la même attaque: voter pour Denis Coderre, c’est voter pour l’administration Tremblay-Zampino.

L’avocate, qui a dirigé un cabinet de relations publiques, a aussi répété qu’elle s’inspire du maire de New York, Michael Bloomberg, pour sa politique de transparence à l’Hôtel de Ville, de Calgary pour l’implication citoyenne et de Copenhague pour le repeuplement de certaines zones.

Parmi ses dix actions qui visent à assurer que Montréal ait la meilleure qualité de vie d’ici 2021, figure le Service rapide par bus (SRB), qui devrait couvrir 135 km sur l’île, et qui permettrait notamment de relier l’Est et l’Ouest au centre.

Mélanie Joly se vante aussi de pouvoir s’entourer de personnalités de renom pour ses projets, comme Gilbert Rozon pour le 375e anniversaire de Montréal.

Le parcours de celle qui décrit Lucien Bouchard comme son mentor n’a toutefois pas été sans taches. Une de ses candidates, Bibiane Bovet, une transgenre anciennement prostituée, fait l’objet d’une enquête de l’AMF. Son équipe n’aura pas eu le temps de faire toutes les vérifications, expliquera Mélanie Joly.

Son seul candidat dans Saint-Léonard, Tommaso Di Paola, a quant à lui été rencontré par les policiers en lien avec une affaire de violence conjugale, sans toutefois être accusé.

Dimanche, il faudra surveiller les arrondissements où Vrai Changement pour Montréal présente une équipe complète comme Verdun–L’Île-des-Soeurs ou Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, où la colistière de Mme Joly, Marie-Claude Johnson, se présente. Il faudra aussi garder un œil sur son équipe dans Ahuntsic-Cartierville, où sa mère tentera de se faire élire.

Une course pour être mairesse?
Certains lui ont reproché de se présenter à la mairie pour se faire connaître avant de briguer un poste de députée au fédéral, auprès de Justin Trudeau, qu’elle a aidé lors de son élection à la tête du Parti libéral du Canada. Un critique qu’elle balaie du revers de la main, répétant qu’elle est à Montréal «pour y rester».

Son chef de campagne et son attaché politique ont travaillé pour le Bloc québécois sous Gilles Duceppe.

Selon elle, un haut taux de participation dimanche pourra jouer en sa faveur.

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