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Les vestiges montréalais de la Première Guerre mondiale

Photo: Marie-Eve Shaffer

Il y a 100 ans, jour pour jour, la Première Guerre mondiale était déclenchée. Des centaines de milliers de Canadiens, dont des Montréalais, ont combattu, sans compter les hommes et les femmes qui ont participé à l’effort de guerre loin des tranchées. Ce conflit a laissé ses marques sur la métropole. Métro en souligne quelques-unes.

Un stade à l’honneur d’un héros
stade Percival Molson on July 24, 2014.

Le Stade Percival-Molson, dans lequel les Alouettes de Montréal se mesurent à leurs pires adversaires, a été érigé à la suite de la Grande Guerre, en l’honneur d’un descendant de l’homme d’affaires John Molson. Percival Molson était un grand sportif à l’Université McGill. Il a joué au hockey, au football et à différents sports de raquette, en plus de faire de l’athlétisme. Il a été couronné meilleur athlète de l’année trois ans de suite, un exploit qui n’a jamais été égalé à ce jour. Percival Molson s’est enrôlé dans l’armée lorsque la guerre a été déclarée. Il a été blessé en 1916 dans la bataille du Mont-Sorrel et, dès qu’il a été guéri, il est retourné au front. Le 5 juillet 1917, M. Molson a été tué par un obus allemand. Dans son testament, il a légué 75 000$ à l’Université McGill pour qu’elle construise un stade. Celui-ci porte le nom de Percival-Molson depuis 1919. «C’est un stade dédié aux morts de la guerre», a expliqué le directeur des politiques d’Héritage Montréal, Dinu Bumbaru.

L’internement des ressortissants étrangers
1162 rue Saint-Antoine

Au coin des rues Saint-Antoine Ouest et Jean-d’Estrées, dans le centre-ville de Montréal, s’élève un bâtiment de trois étages qui est aujourd’hui barricadé. Il a été construit entre 1912 et 1914 selon les plans de la firme de renom Ross & MacFarlane. «La composition des façades nord et est du bâtiment exprime une recherche de qualité à la fois expressive et sobre», est-il écrit dans un énoncé patrimonial de la Ville de Montréal, publié au mois de janvier. La nouvelle construction devait devenir un poste de contrôle de l’immigration en raison de sa proximité avec la gare Windsor, mais avec le déclenchement de la guerre, elle a plutôt servi de camp d’internement. En vertu de la Loi sur les mesures de guerre, des ressortissants étrangers provenant des pays ennemis, dont un fort contingent ukrainien, y ont été enfermés, avant d’être envoyés dans des camps de concentration. Ces opérations d’internement ont pris fin peu après l’armistice. Le bâtiment du 1162 rue Saint-Antoine appartient aujourd’hui à Cadillac Fairview. La société d’investissement prévoit le démolir en partie pour construire une tour ayant des composantes résidentielles, hôtelière et commerciale. La façade de l’édifice historique sera conservée.

Des infirmières au frontDSCN5219

Pendant la Première Guerre mondiale, des infirmières canadiennes sont allées prendre soin des soldats blessés au front. Pas moins de 128 d’entre elles ont été formées à l’Hôpital Royal-Victoria et à l’Hôpital général de Montréal, a rapporté la conservatrice des collections du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), Karine Raynor À l’époque, les infirmières apprenaient leur métier en milieu hospitalier. Les deux hôpitaux détiennent des cadres à la mémoire de ces infirmières qui ont participé à l’effort de guerre. Tous leurs noms y sont inscrits. Trois d’entre elles ont péri lors du torpillage du navire-hôpital canadien HMHS Llandovery Castle par les Allemands, le 27 juin 1918, l’une des pires tragédies de la guerre. Les cadres à la mémoire des infirmières sont présentement entreposés en attendant que le nouveau CUSM ouvre ses portes en 2015. Une plaque en l’honneur du Dr John McCrae, qui a travaillé dans les deux hôpitaux qui ont formé les infirmières, a également été conçue. Le Dr McCrae est l’auteur du célèbre poème In Flanders Fields qui témoigne de la vie des soldats au front.

Des Verdunois engagés
Monument à Verdun en l'honneur des soldats.

«Verdun était l’une des communautés au Canada qui a donné le plus grand nombre de volontaires», a raconté le directeur des politiques d’Héritage Montréal, Dinu Bumbaru. D’après l’ouvrage Fighting from Home: The Second World War in Verdun Québec, écrit par l’historien Serge Durflinger, jusqu’à 20% des Verdunois ont porté un uniforme pendant la guerre 1914-1918. Leur mémoire est commémorée par un monument, qui a été installé dans l’espace vert aménagé devant l’hôtel de ville de Verdun, appelé parc du Souvenir. Les noms des batailles auxquelles les Verdunois ont participé pendant la Grande Guerre y sont gravés, notamment celles d’Ypres, de la Somme, de Vimy et de Passchendaele. Au moment du passage de Métro, des couronnes des fleurs avaient été déposées au pied du monument, qui a aussi servi à souligner l’engagement des soldats pendant la Deuxième Guerre mondiale. De l’autre côté de la rue Verdun, en face l’hôtel de ville, le Great War Hall Memory a été construit à la demande d’une association de vétérans qui s’est jointe par la suite à la Légion royale canadienne. Ce quartier général a été inauguré en 1929, en présence du gouverneur général Vicount Willington. Devenu trop gros pour les besoins, le Great War Hall Mémorial a été vendu en 2012 à l’Association musulmane du Canada.

À la mémoire des marins

Tour de l'horloge dans le Vieux-Port de Montréal.
La Tour de l’horloge, dans le Vieux-Port de Montréal, a été érigée entre 1919 et 1922 pour rappeler le courage des marins de la Marine marchande qui sont morts pendant la Première Guerre mondiale.

Plusieurs monuments à Montréal
Monument construit à Outremont

Plusieurs arrondissements montréalais détiennent un monument qui rend hommage aux soldats qui ont participé à la Grande Guerre. Il y a notamment Outremont (photo), Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Lachine, LaSalle, le Sud-Ouest et Montréal-Nord. À la Place du Canada, dans Ville-Marie, il y a un cénotaphe autour duquel des cérémonies ont lieu le Jour du Souvenir.

Des tombes standardisées

Des tombes de soldats morts pendant la Première Guerre mondiale se trouvent dans les cimetières montréalais. Depuis cette guerre, la forme des tombes de soldat a été standardisée, a expliqué Dinu Bumbaru. «Avant, c’était très hiérarchisé, a-t-il relaté. Après la guerre, c’est devenu égalitaire. La tombe d’un officier ou d’un soldat, c’est la même tombe. Son rang est inscrit dessus avec l’unité et le logo.»

Des usines mises à contribution

Actu Technopôle Angus 6
Des usines montréalaises ont servi à l’effort de guerre, selon l’Atelier d’histoire d’Hochelaga-Maisonneuve. Des munitions ont été fabriquées et des navires ont été construits dans l’usine de la Canadian Vickers. L’entreprise Dufresne et Locke a confectionné des bottes de soldats. Dans les Shop Angus (photo), les ouvriers faisaient l’entretien des trains militaires. De ses usines, il ne reste que quelques vestiges des Shop Angus, tels que le mur de briques de la locoshop, la caserne de pompier et quelques bâtiments.

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