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Transport illégal: 641 constats d’infraction à Montréal en 2015

Un total de 641 constats d’infraction pour transport illégal ont été distribués à Montréal par le Bureau du taxi en 2015. En parallèle, 585 saisis de véhicules ont également été faits, a annoncé la Ville jeudi.

Depuis le début de l’année 2016, 60 saisies ont déjà été réalisées, dont une quarantaine pendant la seule fin de semaine du 16 et 17 janvier. En comparaison, seulement 34 saisies avaient été faites sur le territoire pendant l’année 2014.

Le transport illégal désigne l’activité des personnes qui feraient du transport rémunéré de clients sans respecter les obligations de la loi, comme l’obtention de permis de chauffeur ou de propriétaires de taxis. Le transport réalisé par les chauffeurs associés à l’application pour téléphone intelligent Uber a notamment été désigné comme un transport illégal par le gouvernement du Québec, qui s’est engagé à encadrer leurs activités par une nouvelle règlementation.

Uber offre à ses chauffeurs une nouvelle voiture le temps de la saisie et a contesté devant la cour municipale toutes les contraventions reçues par ses chauffeurs à Montréal. Aucune date de comparution n’a encore été choisie.

Les dirigeants d’Uber au Québec soutiennent que la compagnie est «un nouveau modèle de transport distinct de l’industrie du taxi traditionnel». Ils affirment être une nouvelle technologie qui profite d’un flou juridique, c’est-à-dire que la loi actuelle sur le transport de personne ne peut pas encadrer les services qu’ils offrent. Ils demandent au gouvernement d’être encadrés par une nouvelle juridiction «qui favorise l’économie du partage et le covoiturage urbain.

Ces données ont été transmises par la Ville aujourd’hui (jeudi) alors que le maire a annoncé avoir rencontré une soixantaine de membres de l’industrie du taxi dans la journée pour faire le point sur l’implantation de la Politique sur l’industrie du taxi pour moderniser les taxis de Montréal. Cette nouvelle règlementation impose notamment aux chauffeurs de taxi de Montréal d’offrir le paiement électronique, un code vestimentaire et la présence de caméras bientôt obligatoires dans leur voiture.

La Ville précise que «des efforts énormes ont été faits pour augmenter et maintenir la pression sur les services de transport illégaux». Le nombre d’inspecteurs à Montréal est passé à quatorze en septembre dernier avec l’embauche de quatre nouveaux inspecteurs.

Mais du côté des chauffeurs, certains sont toujours insatisfaits du travail réalisé pour éliminer le transport illégal. «Il n’y a rien qui ne bouge, ni à Montréal, ni à Québec, alors on continue de se mobiliser», a souligné à Métro Mohcine El Meliani, propriétaire de taxi à l’origine du mouvement de grève des chauffeurs qui s’organise pour critiquer «l’inaction du gouvernement». Ce dernier souligne que le Bureau du taxi de Montréal vient d’ajouter de l’eau sur le feu en faisant augmenter les coûts annuels du permis de taxi, le faisant passer de 140$ à 175$.

Une grande assemblée des chauffeurs est prévue le 31 janvier. Elle permettra de nommer un leader du mouvement de contestation et de coordonner les actions à venir. Les chauffeurs comptent toujours stopper leurs activités pendant plusieurs heures à un moment qui reste à déterminer «pour souligner l’inaction des politiciens dans le dossier du taxi citoyen UberX».

En parallèle, une purge interne serait en préparation pour dénoncer les chauffeurs qui travaillent en parallèle pour le service UberTaxi. Ce service offert par la compagnie Uber offre à des chauffeurs de taxi qui travaillent déjà dans l’industrie du taxi d’utiliser également l’application Uber, lors de leur temps libre, pour offrir du transport à des clients. Selon le chauffeur Hassan Kattoua, «les traitres», ont jusqu’au 28 janvier pour stopper cette activité sous peine de voir notamment leur photo affichée sur un «mur de la honte» qui sera rendu public sur les médias sociaux.

Le président-directeur général de Taxi Diamond, Dominic Roy, qui était présent à la rencontre avec le maire jeudi, dit comprendre l’insatisfaction de certains chauffeurs. «On parle d’un service [Uber] qui est considéré comme illégal, mais qui semble être toléré. Je ne suis pas d’accord avec la grève, mais je comprends l’impatience des chauffeurs», a indiqué M.Roy.

«Alors que des villes comme Edmonton, Ottawa et Toronto travaillent sur des réglementations innovantes qui appuient le covoiturage urbain, il est décevant de voir l’administration du maire Coderre gaspiller des fonds publics pour ralentir l’innovation qu’apporte la technologie – tout en se targuant de faire de Montréal une « ville intelligente », a quant à lui réagit Jean-Christophe De Le Rue, porte-parole d’Uber Canada à l’annonce de ces chiffres détaillant le nombre de saisies de voitures. Depuis deux ans, le maire Coderre a refusé toutes les demandes de rencontres et de dialogue sur les options alternatives de transport supportées, demandées et utilisées par des centaines de milliers de ses propres citoyens.»

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