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Le ministère des Anciens Combattants veut combattre le fléau de l’itinérance

Jordan Press, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Des fonctionnaires du ministère des Anciens Combattants recommandent au gouvernement fédéral d’offrir une allocation de logement aux vétérans sans abris et à ceux en difficulté afin de s’attaquer à ce qu’ils décrivent comme une situation inacceptable au Canada.

Une version préliminaire de la nouvelle stratégie fédérale propose aussi au gouvernement de construire de nouvelles unités de logements abordables spécifiquement pour les vétérans, soulignant que le pays n’a pas assez de logements pour répondre aux besoins uniques de ces gens qui souffrent souvent de problèmes de dépendance et de santé liés à leur service.

Les vétérans itinérants doivent avoir un accès immédiat à un logement, au soutien de leurs pairs, à une assistance pour sortir de la rue, ainsi qu’à des soins intensifs pendant des mois voire des années pour traiter plusieurs maux, est-il écrit dans le document.

Le brouillon de la stratégie, datée du 4 août et obtenue par La Presse canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, indique que le gouvernement a l’obligation d’aider les quelques milliers d’anciens combattants qui vivent dans la rue au Canada.

Une version finale de la stratégie devrait être complétée et publiée plus tard cette année.

Le document ne vise pas à éradiquer complètement l’itinérance des vétérans au Canada, mais elle cherche à réduire leur nombre à un point où «l’itinérance sera rare, brève et non récurrente».

«En tant que ministère, nous avons le mandat des soins, du traitement et du rétablissement de la vie en civil des anciens combattants en général. Manifestement, une personne sans-abri n’est pas (bien) rétablie dans la société civile», a déclaré Tim Kerr, responsable du Secrétariat des priorités au ministère des Anciens Combattants.

«À cause de cela, notre ministre, notre ministre délégué, mon équipe et moi-même croyons que nous avons l’obligation d’aborder le problème de l’itinérance des vétérans», a-t-il ajouté.

Les recommandations, si elles sont adoptées, marqueraient un virage important dans les programmes de prestations, qui actuellement, ne permettent pas de répondre aux besoins en matière de logement contrairement aux États-Unis.

Seuls les anciens combattants pouvant prouver un lien entre leur service et leurs blessures ou leurs maladies peuvent recevoir des prestations. Mais cela est une tâche difficile pour les vétérans qui deviennent sans-abris dix ans après leur service, a souligné Jim Lowther, président du Veterans Emergency Transition Services, un organisme de bénévoles qui a aidé près de 1200 vétérans à la rue dans les six dernières années.

«Dans chaque province, nous avons besoin de logements conçus pour héberger les vétérans. Nous avons besoin de maisons de transition dans chaque province pour les aider à se remettre sur pied��, a ajouté M. Lowther.

Le ministère appelle le gouvernement à élargir les critères d’admissibilité pour les prestations et les services, à permettre plus de flexibilité aux bureaux locaux pour qu’ils débloquent des fonds d’urgence aux vétérans dans le besoin et à maintenir un meilleur contact entre les bureaux locaux et les organismes de la région pour arriver à aider plus de vétérans.

M. Kerr, qui a travaillé 28 ans dans la marine, a indiqué que les recommandations reposaient sur plusieurs années de recherches et de nombreux mois de travail au ministère.

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