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Nouvelle lettre d'appui à la prof détenue en Iran

Uncredited / The Associated Press Photo: Uncredited / The Associated Press
Lina Dib, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Vingt anciens rapporteurs spéciaux des Nations unies pour les droits de la personne ont demandé mercredi la libération immédiate de Homa Hoodfar, une professeure de l’Université Concordia emprisonnée en Iran.

Mme Hoodfar est accusée de «collaborer avec un gouvernement hostile» et de «baigner dans des activités féministes».

Les anciens rapporteurs se demandent, dans un communiqué, comment le «féminisme» peut menacer la sécurité nationale de l’Iran et rappellent que Téhéran s’est engagé à faire la promotion de l’égalité des sexes.

Ils se déclarent par ailleurs «outrés» que Mme Hoodfar ait été placée en isolement, ce que le droit international considère comme une forme de torture, et qu’elle soit privée de sa liberté d’expression. Ils demandent aux gouvernements du Canada, de l’Irlande et de l’Iran de prendre les mesures nécessaires pour qu’elle soit libérée immédiatement.

«Très préoccupés par l’arrestation arbitraire de la professeure Hoodfar et par sa santé qui décline, tout aussi préoccupés par le fait que la République islamique d’Iran viole sa propre Constitution et ses propres lois (…), nous les signataires réclamons sa libération immédiate», peut-on lire dans le communiqué publié mercredi.

«Alors que la 71e session de l’Assemblée générale (des Nations unies) commence, nous attirons l’attention des États membres de l’ONU sur ce cas et sur le 100e jour de détention de la professeure Hoodfar», concluent les signataires.

Mme Hoodfar est née en Iran, mais elle détient la double nationalité canadienne et irlandaise.

Mercredi après-midi, des membres de la communauté iranienne au Canada appelaient à la reprise des relations diplomatiques entre le Canada et l’Iran, en citant eux aussi le cas de la professeure Hoodfar.

«Le Canada, pour protéger les intérêts de ses citoyens, doit parler directement aux autorités iraniennes et avoir un dialogue à propos du cas de la professeure Hoodfar», a argué, en conférence de presse, le président du Congrès canadien iranien, Bijan Ahmadi.

En septembre 2012, Ottawa a fermé son ambassade à Téhéran. Depuis l’élection du gouvernement libéral, Ottawa a promis de rétablir ses relations diplomatiques avec l’Iran.

Selon M. Ahmadi, cette reprise des relations se fait trop attendre.

Mme Hoodfar habitait Montréal depuis une trentaine d’années. Elle s’était rendue en Iran au début février pour visiter des proches et mener des recherches, avant d’être arrêtée une première fois en mars. On lui a alors interdit de sortir du pays. Elle a été arrêtée à nouveau le 6 juin et incarcérée à la prison d’Evin, là même où a péri la photojournaliste canadienne Zahra Kazemi.

Elle se trouverait en isolement complet. Les problèmes neurologiques particuliers dont elle souffre se seraient détériorés. Elle aurait été brièvement hospitalisée en août, étant incapable de parler ou de marcher.

Mardi, le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, s’est dit «vivement préoccupé» par les informations selon lesquelles la professeure se serait vue refuser la présence de son avocat à son procès, le tribunal lui en ayant assigné un autre.

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