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Ottawa discute de libre-échange avec Pékin

Adrian Wyld / La Presse Canadienne Photo: Adrian Wyld
Mike Blanchfield, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé jeudi que le Canada et la Chine avaient entamé des discussions préliminaires en vue d’un éventuel accord de libre-échange entre les deux pays.

M. Trudeau a également déclaré que le Canada et la Chine en étaient venus à une entente visant à régler le conflit sur les exportations canadiennes de canola.

«Nous avons décidé de commencer les discussions exploratoires en vue d’un possible accord de libre-échange entre le Canada et la Chine», a annoncé M. Trudeau à sa sortie d’une rencontre d’une heure et demie avec le premier ministre chinois, Li Keqiang, à Ottawa.

Debout aux côtés du premier ministre Li, M. Trudeau a affirmé que le plein potentiel de la relation commerciale entre les deux pays était encore «inexploité», et qu’un éventuel accord de libre-échange se traduirait par la création d’emplois au Canada.

Le mois dernier, lors de la visite du premier ministre canadien en Chine, son homologue Li avait annoncé que les deux pays procédaient à une «étude de faisabilité» sur un éventuel accord de libre-échange. L’ambassadeur du Canada avait aussitôt soutenu que cette annonce était prématurée à cause d’enjeux majeurs touchant les conditions de travail, l’environnement et les sociétés d’État chinoises.

Ces considérations semblaient s’être dissipées, jeudi, alors que M. Trudeau a dit espérer que les échanges bilatéraux entre le Canada et la Chine soient doublés d’ici 2025.

Mais certains irritants persistent quand même: les deux premiers ministres ont souhaité régler le litige sur le canola en se fiant «à la science». Le litige porte sur la présence dans le canola de «matières étrangères» — mauvaises herbes, autres céréales, impuretés. La valeur des exportations canadiennes de graines de canola en Chine a atteint l’an dernier 2 milliards $.

«Nous avons trouvé une solution prévisible et stable afin d’assurer un accès au marché chinois pour les exportateurs de canola canadien jusqu’en 2020», a précisé le premier ministre Trudeau, sans donner plus de détails sur le contenu de cette solution.

Le premier ministre Li a aussi annoncé la levée de l’embargo sur le boeuf canadien non désossé de moins de 30 mois — un gain de 10 millions $ pour les éleveurs canadiens.

Nouveaux contrats commerciaux

Le premier ministre Trudeau a par ailleurs souligné une poignée de contrats commerciaux signés quelques minutes plus tôt avec son homologue chinois, notamment une entente entre SNC-Lavalin/CANDU, la société nationale nucléaire chinoise et la compagnie d’électricité de Shanghai.

L’entreprise chinoise Sinoenergy Corporation investira par ailleurs 500 millions $ supplémentaires au cours des deux prochaines années dans l’entreprise albertaine Long Run Exploration, une société intermédiaire de pétrole et de gaz naturel. L’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada a signé un protocole d’entente en vue de trouver des solutions aux défis du vieillissement de la population en Chine.

M. Li est le premier dirigeant chinois à visiter le Canada depuis six ans; M. Trudeau et lui se sont engagés le mois dernier à se revoir tous les ans. Ils ont discuté jeudi pendant 90 minutes — 30 minutes de plus que prévu — en compagnie de hauts responsables des deux pays, dont plusieurs ministres canadiens.

MM. Li et Trudeau semblent très bien s’entendre. Arrivés en fin de journée mercredi à Ottawa, M. Li et sa femme ont été reçus à la résidence secondaire du premier ministre canadien au lac Mousseau, dans le parc de la Gatineau. Jeudi matin, M. Li a été accueilli sur la colline du Parlement par une salve de 19 coups de canon — mais aussi par des manifestants de Falun Gong, mouvement dont les adeptes sont victimes de répression en Chine.

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