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Le Groupe PSA investit dans Communauto

Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — En cédant une participation minoritaire à deux partenaires, le président et fondateur de Communauto, Benoît Robert, ne voulait pas seulement accélérer l’expansion de son entreprise, mais également se protéger contre la vague de consolidation dans le secteur de l’autopartage.

Ainsi, M. Robert estime que l’ouverture d’une partie de son capital au Groupe PSA, propriétaire des marques Peugeot et Citroën, ainsi qu’au fonds montréalais MacKinnon Bennett & Co, devrait permettre à l’entreprise québécoise née en 1994 de mettre le pied dans une dizaine de nouvelles villes sur plusieurs continents à court terme.

«Nous sommes courtisés depuis plusieurs années, a expliqué M. Robert, mercredi, en conférence de presse depuis Paris, où l’annonce a été effectuée. Le réflexe des grands groupes qui s’intéressent au secteur (de l’autopartage) est d’aller chercher de l’expertise où ils sont en mesure de la trouver.»

Communauto, qui exploite environ 2000 véhicules dans sept villes canadiennes — dont Montréal, Québec, Sherbrooke et Gatineau — ainsi que 130 autres voitures à Paris, ambitionne d’en compter 3000 dans son parc d’ici cinq ans, en plus d’accélérer son virage technologique.

Les détails financiers de l’entente n’ont pas été dévoilés. M. Robert, qui conserve le contrôle de l’entreprise, a cependant précisé que Groupe PSA et MacKinnon Bennett & Co étaient des partenaires égaux, et qu’il serait en mesure d’accueillir d’autres investisseurs au besoin.

«Nous étions surnommés le géant silencieux de l’autopartage, a-t-il expliqué à la blague. Par manque de capitaux, nous avons parfois dû limiter nos ambitions.»

Communauto, qui compte actuellement 90 véhicules électriques dans son parc montréalais, s’estime également en meilleure position pour répondre aux ambitions de l’administration montréalaise, qui désire 1000 voitures électriques en partage d’ici 2020.

Les discussions entre Communauto et Groupe PSA, qui souhaite ajouter de nouvelles activités à son secteur traditionnel de construction d’automobiles, ont débuté il y a un an.

«Le modèle d’affaires de Communauto est efficace et rentable», a souligné la directrice de la division des activités connectées et nouvelles mobilités de la société française, Brigitte Courtehoux.

En 2021, le géant français espère que ce nouveau secteur génèrera des revenus de 300 millions d’euros, alors que les activités de construction d’automobiles devraient fournir des recettes estimées à 60 milliards d’euros. Groupe PSA a déjà conclu des partenariats en France et discute actuellement avec l’exploitant Autolib pour éventuellement déployer un service d’autopartage à Los Angeles.

Les clients québécois de Communauto verront peu de différences à court terme. Étant donné que les véhicules Peugot et Citroën ne sont pas homologués au Canada, ils ne pourront intégrer le parc de l’entreprise.

Par contre, à plus long terme, le constructeur français compte miser sur ce partenariat pour éventuellement remettre le pied en Amérique du Nord.

«Nous allons rentrer sur le marché par l’entremise des services d’autopartage afin de mieux évaluer les attentes des clients nord-américains pour ensuite développer des voitures correspondant à leurs attentes», a expliqué le directeur des services de mobilité chez PSA, Grégoire Olivier.

Le groupe français aimerait toutefois miser sur ce nouveau partenariat afin de tester, à court terme, sa voiture autonome dans les rues de la métropole québécoise en obtenant une dérogation à cet effet.

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Dates importantes dans l’histoire de Communauto:

1994: l’entreprise voit le jour à Québec.

1995: début des activités à Montréal.

2006: Communauto franchit la barre des 10 000 usagers actifs.

2012: l’acquisition de l’entreprise d’autopartage française Mobizen permet à Communauto de mettre le pied à Paris.

2015: l’entreprise dépasse le cap des 40 000 abonnés à son service.

2016: Communauto et Vrtucar regroupent leurs activités, créant un groupe d’autopartage, qui, en plus du Québec, est présent en Ontario ainsi qu’en Nouvelle-Écosse.

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