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José Bové interdit de séjour au Canada

Photo: Claude Truong-Ngoc/Wikimedia commons

Venu à Montréal pour dénoncer l’accord de libre-échange entre l’Europe et le Canada, le député européen et militant altermondialiste français José Bové a été interdit de séjour au Canada.

M. Bové est arrivé à l’aéroport Montréal-Trudeau en milieu d’après-midi mardi et a été retenu pendant plus de cinq heures par les douaniers. «Il a été amené dans une salle dès son arrivée», a indiqué Louis-Serge Houle, de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), un des organisateurs d’une conférence à laquelle devait prendre part le militant mardi soir.

Son attaché de presse, Jean-Marc Desfilhes, a pour sa part pu entrer en sol canadien. Les deux hommes avait en poche le même visa. «On ne connaît pas les motifs [des douaniers], a précisé M. Houle. Évidemment, on dénonce cette situation.»

Rappelons que José Bové a été arrêté à plusieurs reprises pour des actions de désobéissance civile en France. Il a notamment dû purger trois mois de prison après avoir «démonté» un McDonald’s en construction à Millau, en 1999.

En fin de soirée, le député européen a pu sortir de l’aérogare, mais son passeport a été confisqué. Il devra être de retour à l’aéroport vers 13h mercredi afin de retourner en France.

Le député européen a tout de même pu avoir accès à un réseau internet aux douanes canadiennes. «#Canada Bloqué depuis 3h à l’aéroport de Montréal. Les opposant au #CETA ne sont pas les bienvenus dans ce pays», a gazouillé l’agriculteur en début de soirée. «Impossible de participer à la réunion publique à laquelle j’étais invité», a-t-il précisé plus tard sur Twitter.

M. Bové est à Montréal pour dénoncer l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AECG ou CETA en anglais), au même moment où le premier ministre français, Manuel Valls, est au pays pour le promouvoir.

«C’est au tour de M. Valls de venir vous vendre du rêve en qualifiant cet accord de “progressif”, mais c’est pur mensonge, avait fait savoir M. Bové par voie de communiqué mardi en journée. L’AECG n’est ni plus ni moins qu’un cheval de Troie qui permet aux multinationales de contourner les règles.»

Le fait que M. Bové soit retenu à l’aéroport n’est pas sans rappeler tous les visas qui avaient été refusés en marge du Forum social mondial, qui s’est tenu à Montréal cet été, a affirmé Nathalie Guay, responsable des relations internationales à la CSN. «C’est ironique, car ça illustre un peu ce qu’on dénonce dans ces accords, c’est-à-dire qu’on veut faire entrer de la marchandise, mais pas nécessairement des personnes, a-t-elle ajouté. Ce n’est pas pour les travailleurs et travailleuses qu’on fait tout ça, mais pour l’industrie.»

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