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Le député européen José Bové retenu aux douanes

Émilie Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le militant écologiste français, agriculteur et député du Groupe des Verts au Parlement européen, José Bové, n’a pas pu prendre la parole contre l’Accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, mardi soir à Montréal, puisqu’il était retenu par des agents des services frontaliers du Canada à l’aéroport Montréal-Trudeau.

Celui qui s’est fait connaître comme militant altermondialiste était attendu à une soirée publique organisée par de nombreux groupes s’opposant à l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne, tels que le Conseil des Canadiens et le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC).

Arrivé à Montréal vers 16h, M. Bové a été interpellé aux douanes pour être interrogé «sur son passé activiste» par deux employés de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), a raconté M. Desfilhes.

En milieu de soirée, l’écologiste était toujours retenu dans la même salle de l’aéroport sans savoir s’il serait autorisé à entrer au pays.

Le député européen devait séjourner à Montréal jusqu’à jeudi.

Le politicien français s’est surtout fait connaître alors qu’il était leader syndical pour avoir contribué à la démolition d’un restaurant McDonald’s en construction pour protester contre le libre-marché en agriculture.

«Ce n’est pas un criminel. C’est un député élu du Parlement européen. C’est simplement une situation extrêmement gênante», a dit l’attaché de presse de José Bové, Jean-Marc Desfilhes, alors qu’il attendait le parlementaire européen depuis près de quatre heures à l’aéroport.

José Bové a purgé, à deux reprises, des peines d’emprisonnement, au début des années 2000, pour des «actes de désobéissance civile». Il a aussi plusieurs fois été condamné à payer des amendes pour avoir «détruit des plantes transgéniques», a raconté M. Desfilhes.

L’événement de mardi soir, au Centre St-Pierre, s’est tenu malgré l’absence de l’écologiste, mais a commencé avec une vingtaine de minutes de retard. D’autres intervenants invités ont pris la parole, notamment Nathalie Guay du RQIC et Anne-Céline Guyon de Stop Oléoduc.

«On est assez scandalisés, abasourdis, même, que M. Bové soit toujours retenu, a réagi Pierre-Yves Serinet, coordonnateur du RQIC. On se pose de sérieuses questions (…) Bien que le gouvernement Trudeau a le discours de faire des débats publics, on voit que les frontières sont fermées pour quelqu’un qui s’oppose à un accord fortement contesté.»

Peu avant le début de la conférence, l’une des organisatrices du Conseil des Canadiens, Sujata Dey, a invité les personnes dans l’assistance à interpeller l’ASFC via Twitter pour les prier de laisser entrer M. Bové au pays.

Ce dernier disposait d’un visa en règle, a précisé son attaché de presse, qui a pu passer les douanes avec le même document.

«Si vraiment il est persona non grata au Canada, ce n’est pas la peine de lui faire passer la nuit ici, a soutenu M. Desfhiles. C’est une journée déjà longue. Son souhait est donc qu’on le laisse passer ou qu’on le renvoie en France.»

L’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne doit être signé par le gouvernement canadien le 27 octobre à Bruxelles. Le premier ministre français Manuel Valls — qui viendra pour sa part promouvoir l’entente commerciale — sera de passage au Canada dès mercredi.

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