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Trudeau tient toujours à sa réforme électorale

Joan Bryden, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau dit qu’il demeure «profondément déterminé» à réformer le mode de scrutin au Canada.

M. Trudeau a rectifié le tir, jeudi, après avoir laissé entendre la veille qu’il pourrait revenir sur sa promesse de réformer le système électoral pour que les élections fédérales de 2015 aient été les dernières à suivre le système majoritaire uninominal à un tour.

Après avoir participé à l’ouverture officielle d’un entrepôt et d’un centre de distribution d’Amazon à Brampton, en Ontario, M. Trudeau a affirmé qu’il était important pour le pays «de profiter des occasions» pour «améliorer constamment» sa gouvernance et la façon dont les gouvernements sont choisis.

Le premier ministre a dit qu’il s’agissait d’un engagement électoral de son parti qu’il prévoyait toujours mettre en place.

La réponse sans équivoque de M. Trudeau contrastait avec ses propos ambigus rapportés dans le quotidien montréalais «Le Devoir», mercredi matin, où il disait qu’une telle réforme nécessiterait un appui «substantiel» de la population. Il a également suggéré que la demande pour une réforme électorale s’avérait moins forte maintenant que les conservateurs de Stephen Harper ne sont plus au pouvoir.

L’entrevue de M. Trudeau a suscité les critiques de plusieurs intervenants, qui l’ont accusé de trahir sa promesse électorale.

«Les Canadiens sont fatigués des politiciens égocentriques qui font des promesses juste pour se faire élire», a pesté le porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière de réforme démocratique, Nathan Cullen.

À Brampton, M. Trudeau a rappelé que son gouvernement avait formé un comité spécial multipartite pour examiner tous les autres modes de scrutins qui pourraient être adoptés par le Canada. Le comité devrait déposer ses recommandations le 1er décembre.

«Je ne vais pas exclure les arguments qu’ils présenteront ou les conclusions qu’ils énonceront, mais je dis seulement que j’ai hâte d’entendre leurs idées et de voir comment les Canadiens souhaitent aller de l’avant pour changer notre système électoral», a expliqué le premier ministre.

Toutefois, alors que chaque parti politique tient compte de ses intérêts, il se pourrait que les membres du comité n’atteignent pas un consensus — un prérequis pour imposer une modification en profondeur des lois électorales, selon le directeur général des élections du Canada, Marc Mayrand.

La ministre des Institutions démocratiques, Maryam Monsef, a réitéré jeudi que le gouvernement n’irait pas de l’avant «sans le vaste soutien des Canadiens».

Elle a incité les membres des partis d’opposition au sein du comité à «travailler ensemble pour fournir un rapport qui mettra en relief les points sur lesquels ils s’entendent».

Cela semble peu probable. Les conservateurs exigent un référendum — une avenue qui suscite des réticences au gouvernement —, alors que les néo-démocrates et les verts militent pour adopter le système proportionnel.

Les libéraux disent qu’ils sont ouverts à toutes les options, mais M. Trudeau semblait plus ouvert à l’idée d’adopter un système préférentiel, qui consiste à classer les différents partis en ordre de préférence.

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