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Sklavounos: Fournier doit s'expliquer, dit Lisée

Parti Quebecois and Opposition Leader Jean-Francois Lisee responds to reporters questions before entering a party caucus meeting, Tuesday, October 18, 2016 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Jacques Boissinot/La Presse Canadienne
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, croit que le leader du gouvernement Jean-Marc Fournier doit fournir des explications sur une plainte qui avait été déposée précédemment contre le député Gerry Sklavounos, qui fait maintenant l’objet d’allégations d’agression sexuelle.

M. Lisée a relaté qu’une ancienne attachée politique du gouvernement du Parti québécois s’était plainte de comportements inappropriés de la part de M. Sklavounos en 2012-2013 et à l’époque, le chef par intérim du Parti libéral était Jean-Marc Fournier. Son leader adjoint était le député de Laurier-Dorion, Gerry Sklavounos.

Selon les informations de M. Lisée, la plainte avait été transmise au whip du Parti libéral et les comportements avaient cessé.

Mais le chef péquiste affirme qu’il est «impossible de croire» que M. Fournier n’était pas au courant de cet épisode et pourtant, M. Sklavounos a été désigné leader adjoint du gouvernement par le premier ministre Philippe Couillard après l’élection du Parti libéral en 2014.

Le premier ministre Couillard a assuré vendredi qu’il ignorait tout des allégations d’agression sexuelle qui pesaient sur son député de Laurier-Dorion, qui a été exclu du caucus jeudi, en fin de journée.

M. Couillard a dit qu’il avait appris les informations mercredi et jeudi comme tout le monde.

Or, la victime présumée de M. Sklavounos, Alice Paquet, dit avoir déposé une plainte à la police il y a quelques mois. Et lorsque des plaintes sont portées contre des membres de l’Assemblée nationale, il existe une procédure qui prévoit que le bureau du chef du parti est informé, selon M. Lisée.

«Comment se fait-il que lorsque Mme Paquet a déposé sa plainte en mars que le bureau du premier ministre Couillard n’a pas été avisé? C’est très difficile à croire», a souligné M. Lisée.

Le porte-parole du premier ministre Harold Fortin a rappelé que M. Couillard avait nié être au courant de la plainte en question.

«M. Lisée nous démontre, encore une fois, que pour lui tout n’est que tactique et stratégie politique. Dans les circonstances, nous devrions tous être unis et travailler ensemble pour encourager les gens à dénoncer. Le premier ministre a déjà dit qu’il n’était pas au courant. M. Lisée devrait respecter les propos du premier ministre», a affirmé M. Fortin dans une déclaration transmise par courriel.

M. Fortin a référé La Presse canadienne à une entrevue accordée par Jean-François Brochu, un ex-enquêteur de la Sûreté du Québec, qui a dit à une radio de Québec «qu’il ne penserait pas» qu’un parti soit informé d’une plainte à l’endroit d’un de ses députés.

Gerry Sklavounos n’a pas été formellement accusé d’agression sexuelle et en entrevue avec Le Journal de Montréal, il a clamé son innocence.

Cela n’empêche pas Québec solidaire de demander sa démission, «par respect pour les citoyennes et les citoyens de Laurier-Dorion». Nathalie Roy, de la Coalition avenir Québec (CAQ) a quant à elle invité M. Sklavounos à «réfléchir très sérieusement» à la possibilité de démissionner.

M. Lisée ne va pas aussi loin pour l’instant. «La présomption d’innocence, c’est comme la liberté d’expression. Il est important de l’appliquer quand ça nous dérange de l’appliquer, sinon ce n’est pas un principe fort», a-t-il indiqué.

«Laissons les policiers faire le travail et il sera toujours le temps à partir des nouvelles informations d’aller plus loin», a-t-il ajouté.

Note aux lecteurs: Dans une version précédente, La Presse canadienne a erronément rapporté que le député de Laurier-Dorion, Gerry Sklavounous, était leader parlementaire adjoint des libéraux lorsqu’une attachée politique du gouvernement péquiste s’est plainte qu’il aurait eu des comportements inappropriés à son égard en 2012-2013. En réalité, il n’a été désigné à ce poste qu’après l’élection du gouvernement Couillard en 2014.

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