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Leonard Cohen, une source de fierté pour les Québécois et les Montréalais

A woman walks away after placing flowers in front of the home of legendary singer and poet Leonard Cohen Friday, November 11, 2016 in Montreal. Cohen has died at the age of 82. THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson Photo: Paul Chiasson/THE CANADIAN PRESS
Caroline St-Pierre, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le Canada, le Québec et Montréal ont perdu une source de fierté avec le décès de l’auteur-compositeur-interprète Leonard Cohen, dont la mort à l’âge de 82 ans a été annoncée jeudi.

La biographe de l’artiste, Sylvie Simmons, a précisé que le chanteur était mort lundi, selon ce que lui a confié un ami de la famille.

«Mon père est mort paisiblement dans sa résidence de Los Angeles, en sachant qu’il avait terminé ce qu’il considérait comme l’un de ses plus grands disques», a quant à lui déclaré le fils du poète, Adam Cohen, par communiqué.

L’artiste venait en effet de lancer, il y a quelques semaines, un tout nouvel album, intitulé «You Want It Darker».

«Il a écrit jusqu’à ses tout derniers moments avec son style d’humour unique», a ajouté Adam Cohen.

Pour Jim Corcoran, qui habitait près de chez lui à Montréal mais qui avoue avoir toujours été trop timide pour l’aborder, Leonard Cohen représente une élégance, une rigueur, une discipline, une profondeur et une inspiration. Il ajoute qu’il fait maintenant partie des grands disparus.

«Ce que j’ai aimé, surtout, de Leonard Cohen, c’est que c’est un poète d’abord, qui n’a pas modifié son oeuvre pour accommoder la chanson. Sa chanson est d’une poésie merveilleuse, et je trouve que l’héritage de Leonard Cohen, c’est d’offrir presque à lui seul cette qualité de poésie en chanson. Ses mélodies sont accessibles, ses textes sont profonds et inspirés et pour moi, ça me comble», a confié le chanteur en entrevue avec La Presse canadienne.

De nombreux admirateurs du poète montréalais lui ont rendu hommage en déposant gerbes de fleur, chandelles ou petits mots devant la porte de sa maison de brique de la rue Vallières. Jim Corcoran prévoit lui aussi aller y faire un tour.

«Je vais faire mon acte de présence, c’est sûr», a-t-il souligné.

Pour le vice-président à la programmation du Festival international de jazz de Montréal, Laurent Saulnier, la mort de Leonard Cohen s’ajoute aux décès d’autres grands, comme David Bowie ou Prince, qui ont attristé les mélomanes dans les derniers mois.

«L’année a super mal commencé avec la perte de Bowie, et ça n’a jamais arrêté», a regretté M. Saulnier, qualifiant 2016 d’«annus horribilis».

M. Saulnier a eu la chance — il préfère parler d’un «privilège» — de rencontrer Leonard Cohen pour des entrevues alors qu’il était journaliste, et il se souvient de lui comme d’un homme généreux à la voix d’or, qui aura permis à Montréal de se tailler une place sur la carte géographique musicale mondiale.

«J’ai souvent l’impression que la première chose qui marque tout le monde qui a entendu, qui a écouté M. Cohen, c’est sa voix. (…) Cette voix est complètement unique, mais en même temps, plus on écoute M. Cohen, plus on creuse dans son oeuvre, il y a plein d’autres choses qui peuvent nous toucher, ses textes, sa musicalité, ses mélodies, c’est vraiment quelqu’un qui était hors du commun.»

Laurent Saulnier se souvient encore très bien de son passage au Festival de jazz, où il a présenté trois concerts en 2008.

«Je dois vous dire que ça fait 17 ans maintenant que je travaille pour le Festival, et c’est une des extrêmement rares fois où j’ai tenu à être assis durant tout le spectacle, de A à Z, et j’ai même presque fermé mon téléphone», a-t-il raconté.

«Ce concert-là, pour moi, il était important, comme tous les autres concerts de M. Cohen que j’ai vus. Mais pour moi, c’était un moment privilégié», a-t-il ajouté.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, a déclaré sur Twitter, jeudi, qu’il avait demandé de mettre les drapeaux de la ville en berne et qu’il allait s’assurer qu’un hommage serait rendu «comme il se doit à un de nos plus grands Montréalais».

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a abondé dans le même sens. En point de presse, vendredi matin, il a indiqué que le drapeau allait être mis en berne à l’Assemblée nationale également. Il a ajouté qu’une forme de commémoration serait aussi organisée dès que la famille de Leonard Cohen lui aura fait part de ses souhaits.

Une exposition intitulée «Leonard Cohen: une brèche en toute chose» se tiendra par ailleurs au Musée d’art contemporain l’an prochain, dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de Montréal. L’exposition sera inaugurée le 9 novembre 2017 et coïncidera donc avec le premier anniversaire du décès du poète. On y retrouvera un corpus d’oeuvres conçues par des artistes locaux et internationaux qui s’inspireront de l’esthétique et des thèmes récurrents dans l’oeuvre de Leonard Cohen.

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